CHRONIQUES ALBUMS

Line-Up :

Papa Emeritus III et ses cinq Goules...


Il est toujours intéressant de chroniquer des groupes comme Ghost. A défaut de plaire, il a le mérite de susciter la polémique et les diatribes enflammées... Rien de très grave en vérité, car comme pour toutes choses dans la vie, tout n'est que relativité et la musique n'y échappe pas... En ce qui me concerne, j'ai passé l'âge de perdre mon temps en débats inutiles et improductifs sur les réseaux sociaux. Pour résumer en fait, il existe en fait 3 types de public :

- Ceux qui crient à l'imposture et au non-événement : Quoi ? On touche aux codes du black metal en faisant de la pop ! Sacrilège ! Vive le true metal (bon c'est un terme qui ne veut rien dire mais ça fait le mec intègre...). Il existerait même un club anti-ghost, c'est pour vous dire jusqu'où peut aller la bêtise de certains chevelus...

- Les autres que la formation laisse indifférente ou passablement intéressante,

- Et les derniers qui sont dans l'adhésion et/ou l'admiration totale.

Bref, fermons cette parenthèse en guise d’introduction pour nous intéresser enfin à la troisième sortie de nos suédois. Nous l'avons tous compris (ou nous le devrions) ces fameux codes black metal (lyrics et nouveau look) ne sont qu'un prétexte pour explorer et assimiler toutes les influences du combo. Et elles sont nombreuses mais surtout variées. Avec une intro de « Cirice » qui aurait pu avoir sa place dans un album de Metallica où celle de « Majesty » qui fleure bon le Deep Purple, nous avons déjà quelques pistes. Et que dire de « Deus In Absentia » qui ressemble à un mélange de Toto et de Abba...Mais nous pourrions aussi parler de « He Is » très hippie dans sa conception et très malsaine dans l'interprétation. D'ailleurs c’est ainsi que nos scandinaves conçoivent les choses. On cultive cette différence, ce décalage entre mélodies et arpèges joyeux ou légèrement mélancolique pour distiller une musique subversive où tout est intelligemment pensé. Tout y passe en matière d'effets et de sons sur les claviers et guitares, en clair, c’est un condensé d'inspirations et d'influences seventies/eighties synthétisées avec brio... Ghost réussi également ce tour de force de ne pas être ennuyeux malgré un chant peu varié grâce à des chœurs bien placés. Je ne serai d’ailleurs pas étonné que derrière une de ces goules se cache une personne à la voix féminine...

Au final, et sans rentrer dans le détail de tous ces titres black/pop rock, il est présomptueux et encore trop tôt pour déclarer que ce dernier album soit le meilleur de cette courte discographie. Il faudra attendre les prochains pour s'en faire une petite idée. « Meliora » reste néanmoins délicieusement planant, jouissif et plus complexe qu'il n'y paraît. Cet opus s'inscrit tout naturellement dans une évolution qui, même si elle reste ténue, sera une belle offrande occulte pour leurs adeptes.

Les « True metalleux » et le club « anti-ghost », quant à eux, pourront continuer à perdre du temps précieux pour exprimer leur mépris sur les forums...

Track Listing :

01.Spirit
02.From The Pinnacle To The Pit
03.Cirice
04.Spoksonat
05.He Is
06.Mummy Dust
07.Majesty
08.Devil Church
09.Absolution
10.Deus In Absentia