DEADMEN Get lost [ 2015 ] |
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CD Album Durée : 34 Style : Post-core |
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Chronique : 20 septembre 2015 , réalisée par guiyomm | ||||
Deadmen ou les hommes morts en français. Un patronyme frais, gai et léger. Premier EP pour ces « zombies » (ben oui, des hommes morts qui font de la zik, ce ne sont pas des zombies?!) de Nancy sorti à l'automne 2014 mais qui n'est pas un coup d'essai musical puisque ces membres fondateurs sont issus de formations existantes : Pierre-Yves (Pym), bassiste d'AKROMA, ici à la batterie, aux chœurs et aux samples, Damien (Mad), guitariste d'INHUMATE. Parlons d'abord du fond pour situer le propos. Un post-core évoluant en eaux troubles entre sludge vitaminé et stoner dans un écrin sentant le death aux relents indus. Non, les Deadmen ne sont pas là pour vous faire rigoler, vous l'aurez compris. D'ailleurs, pour être exact, il convient de préciser la thématique alimentant ce 7 titres qui est, dixit le groupe, « une lente descente aux enfers introspective d'un esprit tourmenté qui voit son environnement se déliter par par la force de ses mauvais sentiments ». Les bases étant posées, jetons une oreille (ou deux, c'est mieux) sur la forme. Il n'y a pas de doute, ces « hommes morts » se sont donnés les moyens de concrétiser leur dessein machiavélique. On a en effet ici un rendu musical dense et noir se déclinant en 34 minutes enragées, désespérées, oppressantes à souhait. Bon c'est sûr, le groupe nancéien ne révolutionne rien, il évolue dans des genres largement balisés. Mais la force de cet EP est de proposer six titres (je ne compte pas le premier qui est une intro) s'enchaînant de façon à constituer un album-concept parfaitement cohérent (les titres : « Seed », «Birth », « Thrill », «Hate », « Collapse », « Dust », «Decay ») en effectuant un syncrétisme sacrément réussi des influences citées plus haut : un chant très death oscillant entre registre hurlé et growlé de très bonne facture, une texture sonore sombre et boueuse, mélange énergique entre sludge et stoner associée à des riffs alambiqués et dissonants pour des titres (très) souvent long format (de 3'33 à 9'07) caractérisant la dimension « post ». Cependant cette énergie créative ne serait pas ce qu'elle est si elle n'était pas mise en valeur par une dynamique exceptionnelle, un basse /batterie inventif servant au plus près l'intention musicale du projet. Un relief rythmique puissant se traduisant par un groove monstrueux (sur «Hate» par exemple), par des tempos d'une lenteur et d'une force pachydermique, par de incursions punkys parfaitement maîtrisées (« Collapse ») ou le plus fréquemment par l'utilisation de plans simples, froids, mécaniques qui tournent en boucle donnant une « indus touch » de bon aloi aux morceaux. Et bien avant d'arriver au bout du dernier morceau, l'auditeur sait qu'il est pris au piège: les Deadmen ont réussi, de façon insidieuse et sournoise, à s'emparer émotionnellement de lui et à lui faire ressentir cette longue descente aux enfers pleine de colère, de peur, de folie, de désespoir qu'ils s'attachent à donner à entendre tout long de ce six titres. « Get lost » est donc un premier effort remarquable de la part d' une formation à l'identité musicale déjà forte, ayant acquis un degré de maîtrise certain, se révélant performante dans l'art et la manière de créer un univers particulièrement anxiogène. On pourrait juste conseiller aux hommes (pas si) morts (que ça en fait...) pour la suite de peut-être creuser un peu plus l'aspect mélodique des morceaux, histoire de parfaire les émotions qu'ils ont envie de faire partager à ceux qui les écoutent... Belle réussite messieurs et longue vie aux Deadmen! Ah, j'oubliais, une dernière chose : chapeau pour l'artwork de l'album, une pure merveille ! |
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