CHRONIQUES ALBUMS

The Prestige est une formation hardcore originaire de Paris dont la formation remonte à 2009. Alex (chant guitare), Raphaël (guitare), Thibaut (Batterie) et Julien (basse) sont les membres qui composent ce quatuor qui a déjà donné naissance à trois opus à savoir: A Series Of Catastrophes And Consequences, en 2009, Black Mouths, en 2012 et plus récemment, Amer, dernier album en date du groupe qui nous arrive en 2015, enregistré et mixé par Amaury Sauvé et mastérisé par Bob Weston.

Ce n'est aujourd'hui plus à prouver, le paysage hexagonal nous a démontré de multiples fois qu'en niveau de hardcore il n'est pas à la traîne et The Prestige compte bien enfoncer le clou. Passé l'intro c'est un assaut de guitares torturées aux riffs dont la rapidité ne peut effacer la lourdeur, une lourdeur sombre et emplie d'émotion qui cogne les tympans lorsque les parisiens envoient leur "Bête Noire". Mais, et c'est également ce qui fait sa force, The Prestige n'est pas un groupe hardcore qui se contente de balancer de la violence gratuite auditive, les morceaux savent faire monter l'auditeur en pression, la composition en est presque scénarisée, mise en scène avec un souci du détail et un soin particulier apporté à l'atmosphère ambiante comme le prouvent incontestablement des titres tels que "Léger De Main" ou "Négligée": la saveur étant palpable dès les premières secondes elle mûrit et explose en maturité au fil du morceau. Mais The Prestige sait tout aussi ruer dans les brancards et revenir à des arrangements plus primitifs, plus bestiaux, comme ces "Enfants Terribles" ou même ces "Apaches" peuvent en attester. Quoi qu'il en soit et sur chaque titre composant cet opus, cette bipolarité musicale est ici parfaitement assumée et l'enregistrement ainsi que les hurlements d'Alex transpirent d'implication et de sincérité pour un rendu optimal enrobé d'un artwork à l'image de cet opus: sombre et intrigant.

Amer ne serait pas l'adjectif qui qualifie le mieux le ressenti qui reste après l'écoute de cet opus qui ne se fera pas prier pour vanter une fois de plus les mérites du hardcore hexagonal, plus proche du punk hardcore que du gros beatdown qui tâche l'univers de The Prestige possède cette petite touche de noirceur en plus qui fait la différence.