CHRONIQUES ALBUMS

« Memento Mori » : « Souviens toi que tu vas mourir ». La locution latine s’inscrit pleinement dans les thématiques Black Metal : tout n'est que vanité, tout doit disparaître. Le choix de ce titre pour ce dernier méfait de The Negation apparaît comme une évidence. Formé en 2011, le groupe parisien n'a pas chômé en quatre ans, puisque « Memento Mori » succède deux ans après le premier album « Paths of Obedience » . Sorti en 2013 sur le label français Mortis Humanae, ce premier essai, bien que prometteur, est malheureusement passé relativement inaperçu.

Pour cette deuxième offrande, The Negation a rejoint l'écurie Kaotoxin Records (Ad Patres, Otargos) . Changement de label certes, mais la musique reste exactement la même, à savoir un black mixant la brutalité d'un Marduk avec une légère touche des ambiances chaotiques et lugubres des premiers Deathspell Omega.

Passé la courte intro aux sonorités abyssales, la machine de guerre est lancée, The Negation tire à boulets rouges, matraque de ses blasts foudroyants et mitraille de ses riffs tranchants. C'est un véritable Maelstrom sonore sans aucun temps mort surplombé de la voix écorchée et caverneuse de A.S.A , également vocaliste au sein d'Azziard.
Le tempo ralentit sur certains passages et donne quelques respirations d'une lourdeur malsaine avant de repartir de plus belle dans une déferlante de violence sans précédent. La production une nouvelle fois assurée par Andrew Guillotin du Hybreed Studio (Temple of Baal, Azziard, Glorior Belli) bénéficie d'un son épais mettant en exergue le côté martiale de la musique.

Malgré tout cela, la sauce ne prend pas. Alors que l'on pouvait pardonner un certain classicisme sur le premier disque, ce « Memento mori » se révèle être assez banal. L’ensemble est loin d'être mauvaise et l'exécution est sans faille, mais aucun titre ne se démarque vraiment et le disque tourne vite en rond.
La pochette ne met également pas en valeur la musique du combo parisien avec cet œil rouge pas vraiment du meilleur effet. Question de goûts sans doute, mais on avait connu Metastazis plus inspiré que ça pour les artworks de Morbid Angel, Behemoth ou encore Watain...

Sur ce deuxième opus, The Negation a du mal à se défaire de ce triste conventionnalisme et sa musique reste trop cantonnée aux carcans de nombreuses autres formations estampillées black. Espérons que les prochaines réalisations du quintet donneront tort à cette chronique. Néanmoins The Negation bénéficie d'une solide réputation en live, lui ayant ainsi permis d'ouvrir pour des grands noms tels que Marduk, Belphegor ou encore Inquisition.