AMEDERIA
Unheard Prayer [ 2014 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 61.00
Style : Doom
  Infos :
  Contact label : https://badmoonmanmusic.com/
  Contact groupe : https://amederia.bandcamp.com
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 01 juillet 2015 , réalisée par NegativeHate
   
Un petit rafraîchissement durant cette période caniculaire, cela vous dit ? Si oui, alors direction les contrées de l'Est et plus précisément la Russie pour le groupe de Doom Glacial AMEDERIA ! Les Russes nous envoient une belle petite brise s'appelant « Unheard Prayer » et injectant un léger filet d'air dans nos oreilles, à la manière du mistral qui rafraîchit la côte Méditerranéenne. Bon c'est vrai, ce rafraîchissement n'est plus réellement d'époque vu qu'il est sortit l'année dernière.. Mais qu'importe ? A nous la fraîcheur ! (Chronique à lire avec un grand verre d'eau à proximité).

L'album :
Huit titres, une heure, que demander de mieux ? Le combo Russe a décidé de faire commencer son second full lenght avec le titre « Eden », mais pouvons nous déjà définir tout l'album comme tel ? Pour l'instant, il s'ouvre sur une mélodie au piano. La longueur du morceau étant de 3 minutes 04, nous pouvons le qualifier comme étant une introduction comparé aux autres titres dépassant les 5 minutes, voir même les 10 minutes. En tout cas, « Eden » porte bien son nom, une mélodie angélique pour commencer : parfait !
Ni une, ni deux, nous passons à « Who We Are », et c'est là que la réelle expérience débute. La douce mélodie de l'intro a laissé place aux instruments rythmiques et solistes qui, eux, partent sur une base nettement plus sombre. La section rythmique est d'ailleurs celle qui crée le mieux cette épaisse nappe d'obscurité avec l'association guitares/basse et batterie, les cordes faisant des palm mutes à chaque coup de grosse caisse. La guitare soliste sera elle beaucoup plus percutante à partir de la seconde moitié et surtout lors des passages en son clean. Pour ce qui est du chant, une alternance s'opère entre les cris graves et gras du chanteur, ainsi qu'entre les envolées lyriques opérées par la chanteuse. Le synthé est resté pour l'instant très muet, si bien qu'il n'a l'air de combler qu'une place laissée vide par la six corde soliste...
Continuons dans notre plongée glaciale au cœur du Doom de AMEDERIA avec « Loneliness In Heaven », encore plus sombre. Des tintements en guise d'intro qui sont vites rejoints par un clavier menaçant, et l'angoisse apparaît. Le groupe reprend ici la même formule cordes/batterie que lors du précédent titre, mais laisse cette fois ci le clavier s'exprimer comme il le souhaite, alternant nappes aiguës et stressantes, mélodies dissonantes et autres ambiances glauques à souhait. Ce qui me rebute souvent dans tout ce qui est Doom & co., c'est le chant que je trouve long et quelque peu barbant. Ici, il est lent. Et ça passe extrêmement bien, car je le trouve, à mon sens, en aucun cas faux comme l'on peut entendre lors des découpages de syllabes chez certains chanteurs. La seule chose qui me chagrine, c'est le peu de temps laissé à Mademoiselle Gulnaz Bagirova pour s'exprimer pleinement et du coup pour faire entendre sa voix. En espérant en entendre un peu plus..
...nous déboulons sur « The Dance Of Two Swans », un titre aux paroles marquantes. Ou du moins qui m'ont marqué... Peut être à cause du contexte où elles se retrouvent chantés ? Bref, le clavier réalise ici l'intro, auquel se rajoutent les voix (claires cette fois ci) des deux vocalistes ! Voilà d'où vient cette puissance lyrique, elle vient d'une association totalement parfaite entre deux extrêmes ayant su s'apprivoiser ensemble. La flute traversière qui se rajoute en fond me donne une idée encore plus poussée de la perfection musicale, même si on le sait tous, c'est « chacun ses goûts ». Mais merde quoi, c'est beau, c'est osé car typé FM, et c'est réussi car s’immisçant parfaitement dans la set list ! Et l'explosion arrive en fin de composition, lorsque tout les instruments construisent progressivement une association, une alliance qui porte fièrement le solo mélancolique de la guitare... Une claque, une baffe énorme.
Après cette écoute, nous sommes sur un petit nuage, si bien que dès lors les premières notes de « Forbidden Love » retentissant, un sentiment de mécontentement nous parvient. Ce n'est pas le problème de l'émotion, car elle est toujours bien présente grâce à cette noirceur permanente qui plane autours de nous lors de l'écoute, mais plus du type d'émotion ressentie. La pensée est assez complexe à exprimer, mais c'est comme si nous passions de ALCEST (émotion très mélancolique qui a tendance à aller vers une sorte de solitude, donc une émotion attendue), puis au titre « Snuff » de SLIPKNOT (émotion de tristesse peu attendue vue que c'est un groupe de Metal avant tout sans plonger dans les méandres des genres) pour enfin revenir à du ALCEST. L'émotion n'ayant « pas lieu d'être sur l'album », si je puis dire, surprend plus et donc prend beaucoup plus aux tripes... Dommages de retomber de si haut.
« Angel's Fall » m'a littéralement explosé les oreilles. Le tintement de ce qui semble être un xylophone ou autre percussion qui montre en volume crescendo, très peu pour moi. Bon, c'est qu'une introduction me diriez vous, je suis d'accord, mais quand cette mise en abîme dure 1 minute 30, je peux vous dire que ça pique. Peut être est-ce d'ailleurs pour ça que je n'ai pas réellement accroché ? Je ne saurai vous dire. En tout cas, cela ressemble fort à une ballade de rock à grosse voix entrecoupée de morceaux de pianos, de samples divers, et de transitions pas assez.. Transitionnelles ? Il faudra attendre la quarantième seconde de la quatrième minute pour trouver un riff bien original et puissant malgré sa faible complexité. Qui a dit que les deux ne pouvaient exister dans notre bas monde ? Passons vite au suivant.
Nous nous attaquons là au plus long titre de l'album avec 11 minutes pile, j'ai nommé « Together ». L'intro au piano est maintenant devenue une tradition à ce que je vois ou plutôt entend, ce qui gâche un peu le plaisir de la découverte... Mais ce plaisir est vite ravivé grâce à l'apparition du violon et de la masse musicale développant une musique puissante mais toujours autant mélodique ! Un vrai régal que d'entendre les différentes sections instrumentales travailler ensemble, mais aussi d'entendre la voix grasse masculine percer le mix. La voix féminine apparaît elle aussi dans le titre pour la première fois lors d'un moment « son clean », moments qui sont eux aussi devenus légions depuis quelques temps. Une association palm-mutes/double pédale apparaît aussi à la moitié ou aux trois quarts de la piste, association jusqu'ici inédite mais qui ne manque pas de rapidement se faire remplacer en faveur d'un énième passage clean.. Saturation ? Non, manque de diversité..
L'album se ferme par l'outro nommé « Sunset ». Encore une fois, j'appelle « outro » le titre qui ferme la marche et qui dure beaucoup longtemps que ses prédécesseurs. Nous avons donc droit ici à une fermeture de marche opérée par le synthé qui est tout d'abord un piano, puis un créateur de nappes d'ambiance réellement apaisantes. Le calme après la tempête en quelques sortes.. Trop calme...

Conclusion :
Alors ce vent frais ? Comment était-ce ? Comment ça, du réchauffé ? Ah, jamais content ces lecteurs ! Plus sérieusement, « Unheard Prayer » est le second essai du combo Russe mais a déjà les épaules d'un album pondu par les plus grands. La production pourrait être mieux soignée car parfois limite (le coup du xylophone..ARG!) et les instruments ou voix plus exploitées, mais le résultat est déjà extrêmement convaincant. AMEDERIA prouve avec « Unheard Prayer » que l'âge n'est pas une question de maturité ! Vivement une prochaine canicule, vous ne croyez pas ?







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