CHRONIQUES ALBUMS

Aujourd'hui, direction l'Italie pour découvrir un groupe qui vient de sortir son tout premier full-length après un premier EP trois titres sortit en 2012. Ça y est, les transalpins de TRUE LIE entrent dans la cour des grands avec « At The First Glare Or A Colder Sky » qui a envahi les ondes l'an dernier sur le label To React Records. Alors, niveau style, on se place dans un Modern Metal classique, pas d'extravagances particulières en vue. Mais si j'ai bien appris quelque chose dans la musique, c'est qu'il ne faut jamais parler trop vite !

On commence l'écoute par « As The Dawn Broke » et son intro très aérienne et atmosphérique, quoiqu'un peu trop artificielle vis à vis des effets utilisés . Ce passage terminé, le groupe nous lance dans le vif du sujet sans transition ce qui laisse un perplexe quant à la suite des événements.. Mais après quelques minutes d'écoute, ce passage bancal et mal assuré laisse place à une démonstration. Des rythmiques puissantes nous accueillent donc pour nous montrer le vrai visage du groupe. Rajoutez à cela quelques soli totalement contrôlés qui ne partent pas dans le décor et les Portugais apparaissent devant vous.

A peine le temps de savourer cette entrée en matière que retentit « When Everything Withers ». Ici, plus de 'réverb' totalement numérique mais une bonne dose de gros son. Il n'y a pas réellement de contraste entre la voix claire des refrains et celle criée, enfin disons que c'est moins flagrant que ce qu'on peut entendre. Cette voix est puissante et est assez rauque alors l'écouter s'envoler dans de longues syllabes est un délice auditif. Un petit passage plus calme apparaît au milieu de l’œuvre et je retrouve malheureusement les mêmes sensations qu'au début de l'album, c'est à dire l'impression d'un son pas réellement naturel...

« Will I (The Day I Stood Still) » apparaît comme plus accessible à mes yeux. Certes le chant crié y est présent, mais les riffs, patterns et démonstrations vocales qu'elle garde en elle me dirigent vers cette impression de plus grande accessibilité sans non plus aller jusqu'à dire que ce titre est fait pour la radio. Les vocalises claires sont plus entraînantes, de même pour les quatre accords que délivrent les guitares lors des refrains etc. Attention, ce titre peut attirer plus de public, il n'en est reste pas moins taillé Metal !

« Just For A While » retourne la donne en repartant sur du plus lourd. C'est rapide, c'est technique, mais un peu sans saveur à vrai dire. Même les parties guitares censées harmoniser le tout musical ne collent pas réellement à la rythmique. C'est un peu brouillon sur les bords et on écoute seulement sans être pleinement aspiré par les mélodies. On écoute puis on passe sans se poser de questions en fin de compte...

Grand retour des imitations de clean, 'réverb' et autres effets de spatialisation. Bizarrement, je les trouve un peu moins froids.. Mais ils ne restent pas longtemps et font vite place à une transition tout autant directe mais mieux opérée. On notera sur ce titre l'utilisation de tremolo picking et de dissonance donnant un côté plus sombre, mais qui est estompé par le chant clair cette fois-ci, plus cristallin à mon sens. A vrai dire, seul le breakdown de fin a réellement réussi à me captiver dans cette musique intitulée « To Embers And Ashes ».
« The Hand That Fed Me Lies » commence sur les chapeaux de roue ! A première vue, ce serait la musique la plus violente de l'album, si on l'on excepte le refrain classique opéré comme d'habitude par le chanteur clair. Mais même avec ce dernier, ce titre a un certain charme qui ne me laisse pas indifférent. Le groupe déchaîne vraiment toute se folie dans ce titre, que ce soit par la rythmique lourde et les breaks ou par les soli et harmonisations qui vont à deux cents à l'heure. Pour l'instant le meilleur titre du CD !

On déboule alors sur « Reek Of Desperation », avant dernier effort des Italiens qui s'ouvre sur un cri qu'on croirait sorti des entraille du corps grâce à une haine viscérale. On y trouve un subtil mélange entre le ô combien traditionnel refrain à chant clair et la violence instrumentale composée de blast, de breakdowns etc. Bon à vrai dire, c'est un bon titre mais qui ne restera pas gravé encore une fois dans ma mémoire..
Enfin, l'album se clôture sur « Mark Of Cain », la huitième et dernière bataille du groupe.L'introduction nous laisse penser qu'une ballade s'apprête à démarrer mais que nenni ! Carlo Stefanucci et sa bande reprend les mêmes éléments et recommence à nous ressortir la même soupe. Une belle et reposante musique n'aurait pas été de refus pour finir en beauté. Bon il est vrai que « Mark Of Cain » n'est pas aussi violente que ses contemporaines, on retrouve par exemple une refrain totalement atmosphérique et puissant à sa manière, mais les deux gros moments bourrins servant de breakdowns paraissent un peu hors sujet... Moi qui voulait de la douceur pour une fois, c'est raté..

Pour conclure tout ceci, TRUE LIE nous montre à travers ce CD que beaucoup de potentiel ruisselle entre les mains de ce groupe, malheureusement ce quatuor n'est apparemment pas encore apte à le capturer et à le modeler selon leurs désirs peut être par manque de maturité. En fin de compte, cet album est bon, ni merveilleux ni mauvais, juste bon et ravira les fans de Modern Metal. Pour ceux qui chercherait ce quelque chose en plus, il en est absent ici. Il ne reste plus qu'à attendre le prochain pour peut être voir ce quelque chose qui peut être minuscule, mais qui change tout au niveau auditif.