CHRONIQUES ALBUMS

Regarde les Hommes Tomber, The Great Old Ones ou encore Darkenhöld sont autant de groupes prometteurs et talentueux signés par le label français Les Acteurs de l’Ombre Productions. Ainsi, l’annonce de la création d’une sous-branche de ce dernier, nommée Emanations, a nécessairement suscité ma curiosité…

C’est ainsi qu’Emanations a révélé au grand jour plusieurs groupes obscurs de la scène post-black metal (et assimilés), dont IN CAUDA VENENUM, un groupe lyonnais formé en 2010 par Iktus, rejoint deux ans plus tard par N.K.L.S.

Ce duo français est donc l’auteur d’un black metal assez primitif, toutefois fortement teinté d’influences post-metal, nappé d’atmosphères aériennes.

Le premier album d’In Cauda Venenum consiste en deux titres seulement, "Ωlpha" et "Θmega", dépassant néanmoins chacun les vingt minutes. Illustrant la porosité entre la vie et la mort, les paroles de ces deux morceaux font penser à celles qui font – partiellement – la renommée d’un excellent autre groupe lyonnais : CELESTE.

Citer des influences n’est pas toujours gage de qualité lors de la rédaction d’une chronique ; c’est pourtant le cas pour ce premier album plus qu’encourageant d’In Cauda Venenum.
Je dois avouer que, lors de la première écoute de ce dernier, je n’étais pas spécialement captivée : il faut dire que lorsqu'on apprécie des genres musicaux comme le post-black, l’atmospheric black, le post-metal ou encore le post-rock, il est impossible de ne pas découvrir une multitude de groupes qui composent plus ou moins la même chose. La qualité de la musique ne devient plus ainsi un critère unique puisque celui de l’originalité prend finalement toujours d'avantage de poids.

In Cauda Venenum réussit toutefois dès son premier album à se démarquer puisque le duo parvient à maintenir un équilibre parfait entre un ambiant très marqué et maîtrisé, de superbes mélodies (cf. la dernière partie d’"Ωlpha" par exemple) et une omniprésence de raw black blastant, ce qui est souvent mis davantage de côté par les talentueux groupes de ce style.
D'autre part, In Cauda Venenum a pris le parti d’une production brute, renforçant l’aspect black agressif de la musique malgré sa légèreté planante (cf. la fin fabuleuse d’"Θmega"), a contrario de Regarde les Hommes Tomber ou de The Great Old Ones par exemple.

Cet album représente donc une véritable réussite pour ce jeune duo mais représente également une nouvelle superbe découverte musicale grâce aux Acteurs de l’Ombre Productions, label qui sait définitivement révéler des groupes de post-black (et assimilés) intéressants...