BIG BUSINESS Battlefields forever [ 2013 ] |
||||
CD Album Durée : 38.16 Style : Stoner/sludge |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 15 mai 2015 , réalisée par guiyomm | ||||
Ce que j'apprécie particulièrement dans l'écriture de chroniques c'est de pouvoir retrouver régulièrement la primeur des émotions liées à « la première fois », lors de la découverte de nouveaux groupes. Un étonnement candide et extasié à l'écoute de sonorités nouvelles, le même que je ressentais déjà il y a vingt ans quand j'étais atomisé par un « 7 words » des Deftones qui me tombait sur le coin des oreilles. Alors, pour toutes celles et ceux qui, comme moi, auraient vécu jusque là sans connaître Big Business, en voici une très brève présentation. Le groupe a été fondé en 2004 par Jared Warren à la basse (Karp, The Whip) et Coady Willis aux fûts(Murder City Devils). Il a sorti quatre albums, Battlefields Forever étant le dernier. Il est aussi important de préciser que les deux gars, proches musicalement et spirituellement (comprendre : dans le même état d'esprit 10ème degré) des Melvins ont également intégré la bande à Buzz Osborne en 2006. Le duo est complété par Scott Martin à la gratte. Ça en dit déjà long sur le style pratiqué : un métal/stoner/sludge atypique qui vous retourne le cerveau mais pas que. Mon statut de néophyte en matière de connaisseur de Big business m'interdisant toute comparaison avec un album précédent, je découvre donc leur dernière production avec des oreilles fraîches et candides. Pour commencer, l'ossature rythmique. Elle est énorme tant en terme de densité que dans la variété de structures proposées et cela sur les neuf morceaux de ces « Champs de bataille pour toujours ». Un duo basse/batterie d'une lourdeur noire, gluante mais en même temps agile et véloce permet toutes les fantaisies, évitant l'écueil de plans répétitifs, prévisibles. C'est d'ailleurs en partie ça l'essence de Big Business, sa capacité à toujours surprendre bien qu'évoluant dans une dimension musicale connue et bien balisée. Une créativité exceptionnelle, toujours borderline, qui a forgé l'identité de la formation. Ensuite, l'aspect mélodique. L'album s'ouvre sur « Chump chance», titre court mais punchy où les voix, de concert (comme sur la plupart de titres) rendent le propos incantatoire, quasi mystique. S'ensuivent « No vowels» et « Battlefields », véritables hymnes au sludge incarnés par des riffs boueux et puissants sublimés par la lenteur pachydermique mais néanmoins chaloupée d'une rythmique mise en avant. Après un « Trees » aéré à la teneur cosmique qui vient diversifier le propos en prenant son temps et une courte interlude instrumentale « Aurum » (intéressante mais pas forcement indispensable dans une version aussi raccourcie), « Doomsday today » vient apporter une dimension stoner agrémentée d'une touche métale à la mélodie entêtante, puissante et désespérée. « Heavy shoes » qui suit s'inscrit dans la même veine avant d'enchaîner sur « Our mutant », petit bijou de stoner brut, pur jus, percutant. Puis « Lonely lyle », titre fleuve de plus de 9 minutes vient conclure l'album. Un morceau riche, varié où Big Business fait allègrement faire la démonstration de l'étendue de son talent. Un morceau qui monte lentement en puissance autour d'un même riff et d'un même rythme hypnotique à rendre dingue, tel un Boléro de Ravel ravagé , où viennent s'agréger progressivement et subtilement divers éléments rythmiques et mélodiques. Ceci dit, même si cette composition est une perle du genre, elle s'avère un peu longue et aurait pu être largement être amputée d'au moins deux minutes. Vous l'aurez compris, j'ai plus qu'apprécié ce « Battlefields forever », je l'ai surkiffé ! Une musicalité compacte, des rythmes mastodontes, une créativité inféodée à aucun stéréotype bien qu'évoluant dans des genres reconnus, un état d'esprit décalé … alors toi, métalleux à l'esprit ouvert et aux oreilles aux aguets, tu dois te pencher sur Big Business et écouter le plus rapidement possible.. |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|