SATANIC WARMASTER
Fimbulwinter [ 2014 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 51.38
Style : Black Metal
  Infos :
  Contact label : https://www.facebook.com/werewolf.rex
  Contact groupe : https://www.facebook.com/satanic.war.terror http://satanicwarmaster.bandcamp.com/
 
Pavillon 666 - metal rock webzine Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 20 avril 2015 , réalisée par Vyzhas
   
Irrévérencieux. L'adjectif colle à la peau de Satanic Warmaster depuis ses 17 années d'existence. Adulé tel un génie du black metal par les amateurs du genre, décrié de manière virulente par ses détracteurs qui ne perçoivent qu'une musique inaudible teintée d'un sens de la provocation d'un goût puéril et douteux (satanisme de pacotille et croix gammées), le one-man band de Werewolf, unique maître à penser depuis 1998, continue d'alimenter la polémique. Cette fois-ci, il n'est pas question d'accusations d'antisémitisme entraînant une énième interdiction de fouler les planches d'un festival, mais bien de la musique du Finlandais qui, sur ce cinquième opus "Fimbulwinter", fait peau neuve.

Et la surprise est de taille. Il aura fallu quatre ans pour donner un successeur au primitif "Nachzehrer". La voie empruntée par Satanic Warmaster se révèle être un changement drastique pour les habitués. Fini le black ultra minimaliste et décapant de ces prédécesseurs, place à une musique bien plus mature et maitrisée que par le passé. La production crade et grésillante a fait place à un son bien plus limpide et puissant. La voix nasillarde du leader n'est plus noyée dans un amas strident et "larsennant" peu agréable, il faut bien l'admettre. Là où "Nachzeher" sonnait plus punk, ce "Fimbulwinter" est l'occasion pour le Finlandais de renouer avec des titres purement black, d'une extrême diversité.

Les compositions évoluent dans une atmosphère mortifère et glaciale, sublimée par les riffs acérés, épiques et mélancoliques ainsi que les mélodies ensorcelantes ("Fimbulwinter's Spell"), le tout nuancé avec finesse par des passages acoustiques bien sentis ("Dragon's Egg") et des nappes de claviers majestueusement envoûtantes ("Funeral Wolves"). Si l'ensemble reste globalement dans les tonalités finlandaises (la reprise "Korppi" des compatriotes de Vornat, et ses guitares poignantes), ce "Fimbulwinter" se rapproche à bien des égards des sonorités norvégiennes (le paganisant "Dragon's Egg", "When Thunder Hails" n'est pas sans rappeler le côté accrocheur de Taake et le lancinant "Nuin- Gaer- Faun" que n'aurait pas renié Windir).

Si les vocaux de Werewolf restent globalement classiques pour le style, il est indéniable que sa voix écorchée trahit une sensibilité exacerbée jusqu'au désespoir et la haine misanthropique. La batterie n'est pas non plus en reste, et éblouit par son martèlement martial permanent. Un bémol pourrait cependant être mis sur la piste de clôture assez dispensable. Le morceau entièrement ambiant s’étale sur plus de huit minutes, alors qu'il aurait sûrement gagné à en faire moitié moins.
Sous la représentation d'une créature démoniaque dans des teintes grisâtres, l'artwork réalisé par le Français David Thiérrée (qui a déjà travaillé pour des pointures telles que Behemoth), illustre parfaitement l'ambiance fantastique et nocturne qui se dégage du disque.

A l'écoute de cette cinquième offrande, Satanic Warmaster démontre qu'il peut aussi faire dans la subtilité. Avec « Fimbulwinter », Werewolf a accouché d'un album d'une richesse incroyable et d'une beauté à couper le souffle. Les puristes de la formation finlandaise trouveront certainement à redire, et si l'ensemble ne révolutionne absolument rien, il a le mérite de proposer un condensé des plus grandes heures du black metal, d'une émotion saisissante et d'une intensité totalement immersive et jouissive. Un joyau d'une noirceur captivante qui s'est tout de même classé 14e des ventes de disques généralistes en Finlande quelques semaines après sa sortie. Excusez du peu !







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