FORTID 9 [ 2015 ] |
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CD Album Durée : 57.04 Style : Black pagan métal |
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Chronique : 19 février 2015 , réalisée par lisa | ||||
Dans la tradition scandinave, le chiffre 9 symbolise un nouveau cycle. Dans beaucoup de langues européennes, le rapprochement linguistique entre ce chiffre et la notion de nouveau est extrêmement forte. En norvégien en l'occurrence, 9 se dit "ni", et nouveau, "ny". Le quatrième album de FORTÍÐ, Pagan Prophecies, sorti en 2012, marquait déjà une nouvelle ère pour son fondateur, Einar "Eldur" Thorbeg. De projet solo, FORTÍÐ est devenu un groupe à part entière, grâce à trois nouveaux membres, D. Theobald (batterie), Ø. Hansen (guitares) et R. Jonsson (basse). Doté d'un line-up enfin stable, le groupe sortira son deuxième full-lenght le 27 mars prochain, via le label allemand Schwarzdorn Production. Le visuel de 9 a été réalisé par Tim Odom de Ghosthorse ArtDesign. Avec un tel titre, on attend ainsi quelque chose de complètement différent comparé à ce que FORTÍÐ a accompli auparavant. Est-ce le cas ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir. On retrouve plusieurs allusions au chiffre-fétiche dans l'architecture de l'album. Neuf pistes le composent, le titre éponyme dure neuf minutes et apparaît en sixième position, des choix qui ne sont pas innocents. Les paroles sont écrites en islandais, et rien qu'en traduisant quelques titres, on peut être certain d'avoir affaire à un groupe dans les classiques du genre pagan. FORTÍÐ explore à travers ses textes des thématiques propres à la culture viking, comme dans "Hrafnar" ("corbeau" en français, un des animaux attributs du dieu Odin), ou encore "Nornir" (du nom des Nornes, ces dises qui règlent le destin des habitants des neuf mondes de la cosmogonie nordique). Le chant clair se voit doté d'un rôle des plus cruciaux, et prend beaucoup plus d'importance par rapport à l'album précédent. Le chant black est mis en retrait, au profit d'un chant grave et écorché plus intense, telle que dans "Hugur" (Esprit), où l'on peut entendre des distorsions de voix en intro, et dans "Viska" (Chuchoter), où l'écho de la voix claire semble appeler une divinité. FORTÍÐ prend donc le parti de créer une ambiance majoritairement invocatrice et mystique, mais qui n'en demeure pas moins sombre, crue et agressive, grâce aux chants black mobilisés à bon escient. L'atmosphère est parfois sinistre aussi, comme dans "Galdur" (Magie), où le growl en arrière-plan vient subtilement seconder le chant black. Le groupe insiste davantage sur une approche mélodique et met particulièrement l'emphase sur le caractère instrumental des compositions. L'album contient des solos de guitare mémorables ("Nornir", "Viska", "Hof" …), ainsi que des riffs sombres, mélancoliques et efficaces qui gagnent progressivement en complexité ("Hrafnar", "Hugur", "Runir", "Hof" …). Les nombreux changements de rythme sont très appréciables. Les passages ultra-rapides agrémentés de blast beats s'alternent avec des passages plus trainants que l'on pourrait retrouver dans le doom ("Hrafnar", "Hugur", "Viska", "9" …). Dans "Runir" (Rune), règne un sentiment de désespoir rendu par les notes prolongées de la guitare, et ce afin d'obtenir un effet larmoyant. Mais ce qui retiendra plus particulièrement notre attention, ce seront ces quelques bridges. L'apaisant duo de basse et de guitare en milieu de morceau dans "Hrafnar", la belle association des claviers et de la guitare dans "9", celle de la batterie et de la guitare aboutissant sur un son étouffé dans "Galdur", et enfin le solo de basse accompagnée par la guitare en intro, ainsi que le bridge basse/batterie dans "Hof", que de superbes passages qui viendront sublimer les compositions. C'est grâce à ces ponts que l'on pourra respirer un peu, mais surtout profiter de la basse, si difficile à distinguer dans les chansons de black métal. D'autres détails se greffent aux mélodies, comme les claviers qui apporteront un côté atmosphérique et mystérieux ("Viska" et "Leit"), ainsi que les sons ambiants imitant le souffle du vent dans "9". Bien que les premiers morceaux paraissent un peu plus uniformes, ce cinquième opus se révèle néanmoins très mélodieux. FORTÍÐ met l'accent sur l'intensité, ainsi que sur les changements de dynamique et de thèmes musicaux. Le renouveau est manifeste pour les Norvégiens, qui promettent de sortir enfin de l'ombre. |
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