CHRONIQUES ALBUMS

Qui nous avait dit que les black metalleux chiliens pouvaient renvoyer Marduk à leurs couches culottes ?
Personne bien entendu. Je ne m’en suis toujours pas remis moi-même.
Second « véritable » album pour les sud américains de Kratherion en plus des Démos et Ep qui se courent après.
C’est plus que du passage en force, nous avons affaire ici à une véritable machine de guerre. S’ils ne chantaient pas en espagnol, ce qui se marie très bien avec le Black Metal, on croirait entendre l’un de ces meilleurs groupes qui sont le fleuron de l’Europe du nord.
C’est solide, c’est puissant, vous pouvez y secouer dans tous les sens, ça ne bougera pas d’un poil.
La première image qui m’est venue à l’esprit en écoutant Kratherion est celle du cuirassé Bismark faisant feu de toutes ses batteries, c’est vous dire.
Une petite intro bien terrifiante pour lancer « Mantra Lucifer Flagelantes » avec ce murmure malsain qui nous vient du fin fond des enfers et ça démarre à fond les manettes et ça ne débandera pas de tout l’album.
La batterie tenue par Negro est un véritable marteau pilon qui dépasse le fait d’être un simple métronome. C’est en fait l’ossature du groupe. Les grattes sont enjolivées de grosses saturations bien lourdes, bien grasses.
La voix de Vilù est terriblement claire et ne growl que par brefs instants. C’est une voix complètement captivante qui sait donner cette dimension résolument occulte à Kratherion.
Le tout donne comme résultat un fantastique album de Black Metal comme on aimerait en entendre plus souvent.
Même si « Mantra Lucifer Flagelantes » est un opus particulièrement puissant et violent, il n’en est pas moins mélodique. Tous les titres sont parfaitement construits et à aucun moment on oblique vers la bouillie sonore. Au sein de cet univers sombre, tout y est clair, net et précis. La qualité des compositions et de leur interprétation est totalement bluffant.
Les titres s’enchaînent telles des gifles données à la volée, à peine le temps de se remettre entre deux morceaux.
La messe (noire) est dite et c’est tout simplement énorme, du genre « j’aime l’odeur du napalm au petit matin… ». Bref, un album brûlant !!