CHRONIQUES ALBUMS

Mon penchant pour l’atmospheric black metal est immense et ne fait que grandir à chaque belle découverte. Aujourd’hui, il croît davantage grâce à WAYFARER, groupe créé en 2012 à Denver dans le Colorado.

Connaissez-vous un peu l’Etat du Colorado et ses immenses étendues désertiques ? Entre grandes plaines et montagnes – tantôt en grès rouge, tantôt couvertes de neige –, les étendues naturelles sont phénoménales et constituent probablement une inspiration immense pour les membres de Wayfarer.
En effet, le groupe denverois a la faculté de recréer des paysages sonores à travers leurs compositions. Comme de nombreux groupes d’atmospheric black metal (les bons au moins), Wayfarer sait offrir à ses auditeurs une musique comprenant différentes dimensions.

Ainsi, l’écoute de Children of the Iron Age, premier album du groupe, fera voyager toute personne sensible à la beauté et la magie de ce style musical, d’autant plus encore à cette époque glaciale de l’année où le vent mordant accompagne les flocons de neige. Wayfarer diffuse ainsi une atmosphère froide et esthétique, qui semble être la version musicale des montagnes coloradiennes.

Le premier morceau, "The Earth Only Endures", ne tarde pas à révéler le niveau du groupe signé chez Prosthetic Records. En quelques secondes à peine, il est clair qu’il s’agit d’un groupe déjà mûr qui s’érige au rang des groupes talentueux de ce style, tout en réussissant à se créer une identité. En effet, si les amateurs d’Agalloch, Summoning, Negură Bunget, Lantlôs et bien d’autres n’auront pas de difficulté à apprécier Wayfarer, ils auront également le plaisir de ne pas se retrouver face à une pâle copie d’un monument du style.
Il faut dire que Wayfarer a bien compris l’une des clefs de la réussite : rien ne sert de se précipiter. Pour faire naître et vivre une atmosphère, il faut la laisser doucement entourer l’auditeur, sans hésiter à composer de longs morceaux. C’est ainsi que la plupart des morceaux atteignent sans mal une dizaine de minutes, sans toutefois devenir ennuyants.

La richesse de ce jeune groupe est donc remarquable à bien des niveaux, notamment vis-à-vis des compositions puisque chacune se distingue des autres. On remarque ainsi notamment le growl puissant dans "The Earth Only Endures", la batterie tribale de l’interlude "The Elemental", le break acoustique de "Stormcall" avant une montée en puissance mémorable, la délicieuse et sublime "A Place Among Stars" et l’acoustique "Skysong" qui conclue admirablement l’album, dans un coup de vent glacial.

Particulièrement imagé, ce premier album pourra plaire à tout amateur d’atmospheric black metal, à ceux qui aiment le neofolk (appréciant certains éléments du black metal certes) mais également aux amoureux de l’hiver, qui pourront écouter une représentation de cette belle saison blanche au coin du feu…