WINTERFYLLETH The Divination of Antiquity [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 01.07.04 Style : Atmospheric black metal |
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Chronique : 29 octobre 2014 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
Loin d’être un genre musical purement technique, l’atmospheric black metal tente d’aller au-delà du monde réel et tangible pour atteindre un monde onirique, visuel voire spirituel. WINTERFYLLETH fait justement partie de ces talentueux groupes qui mélangent sans peine les racines brutales du black metal en y ajoutant une essence païenne, ici liée à un folklore moyenâgeux britannique, pour parvenir à la création d’un véritable paysage sonore. The Threnody of Triumph (2012) étant déjà une remarquable œuvre musicale, j’ai placé beaucoup d’espoir dans le nouvel opus de Winterfylleth, nommé The Divination of Antiquity. Or, dès l’écoute des premières secondes de cet album, j’ai su que si la déception manifestait sa présence, elle n’aurait pas grand poids. En effet, il n’est pas nécessaire d’écouter cet album en boucle pour comprendre qu’il se place tout à fait dans la continuité du précédent, l’écoute intensive ne servant qu’à donner du plaisir à ses oreilles et à organiser un classement de préférences au sein de la discographie du groupe issu de Manchester. Pour ma part, le choix est difficile tant les albums, finalement, se ressemblent. Si The Divination of Antiquity semble plus abouti encore, le nouvel album révèle peut-être l’un des points sensibles de l’atmospheric black : sa tendance à se complaire dans son excellence et ainsi oublier de se renouveler, d’ajouter un soupçon de créativité et d’originalité au fil des compositions. Me cantonner à dire que cet album ressemble trop au précédent reviendrait toutefois à dire que cet album m’a déçue. La vérité est très éloignée de ce constat. Pour les personnes ne connaissant pas Winterfylleth, il me semble nécessaire d’en revenir à cette notion de paysage sonore. Si vous êtes familier, par exemple, d’un groupe comme Agalloch et son album The Mantle, vous n’aurez pas de mal à admettre que son écoute vous projette immédiatement en forêt, idem pour Negură Bunget qui vous emmène sans peine au cœur des montagnes transylvaniennes. Winterfylleth, eux, ont cette particularité de me faire puiser dans mes souvenirs lointains mais chéris de ces moments de calme passés au bord de l’une des grandes merveilles de ce monde que sont les cliffs of Moher ou encore des ruines absolument fascinantes de Tintagel, transpirantes des légendes arthuriennes. Winterfylleth me transmet alors une incroyable nostalgie de cette atmosphère si unique qui hante ces endroits envoûtants, ces paysages médiévaux et naturels britanniques. Winterfylleth est une véritable ode à l’histoire de la Grande-Bretagne. C’est ainsi avec de longs morceaux, nécessaires pour la création et l’évolution de ces atmosphères, que le groupe anglais enveloppe l’auditeur d’une brume musicale et demande son attention, lui promettant un voyage dans le passé, au sein de ce sublime artwork. Bien entendu, après la lecture de cette introduction au groupe, il semblerait que Winterfylleth est en fait un groupe paisible et instrumental. En me perdant dans les mélodies des groupes que j’apprécie, j’en oublie souvent voix gutturale et blasts. Pourtant, ce n’est pas un hasard : il est clair selon moi que si le « trve black » pur souche façon Marduk est inaudible et sans intérêt, du talent, des mélodies et riffs subtils ou dynamiques peuvent rendre le black groovy et accrocheur ou véritablement beau. Winterfylleth fait partie de cette dernière catégorie grâce aux nuances que le groupe sait apporter à sa musique. Le premier morceau, éponyme de l’album, en est déjà la preuve : débutant par un black rapide et brutal, l’ajout des mélodies laisse progressivement transparaître l’éclat et l’émotion sensible d’une douleur fragile et cristalline de ce genre agressif dans son essence. La suite de l’album est à l’image de cette description, chaque morceau apportant sa propre excellence. On pourra ainsi remarquer la douceur d’"A Careworn Heart", notamment procurée par sa partie acoustique très mélancolique ; le growl parfaitement malsain employé dans "Foundations of Ash" ; le répit que propose "The World Ahead", un précieux bijou instrumental et acoustique ; le très ambiant et lent "Forsaken in Stone" et surtout "Whisper of the Elements"... un break me procurant des frissons, des blasts me donnant une envie irrépressible d’headbanguer devant mon écran, ce passage violent et empli de tension où ces célestes chœurs masculins se font progressivement entendre… tant d’éléments s’enchaînent pour faire de ce morceau un chef d’œuvre dont l’écoute est nécessaire à tout amateur d’atmospheric black metal. The Divination of Antiquity est ainsi un nouvelle œuvre que nous offre Winterfylleth. Plein de qualités et connaissant peu de défauts, cet opus majestueux et puissant rend aisément addict tout amateur d’atmospheric black metal. |
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