GONG I see you [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 62.40 Style : Space-rock |
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Chronique : 24 octobre 2014 , réalisée par Ivan.Jack | ||||
Bienvenue amis Terriens en direct de la planète Gong !!! Eh oui, c'est bien ce même groupe qui nous déverse avec brio son flot musical psychédélique et déjanté depuis maintenant plus de quarante ans, alternant albums mythiques, reformations et déformations et travaux musicaux assez expérimentaux, cet album rentre dans la sphère des plus accessibles de leurs productions, une belle fusion homogène de jazz-rock groovy, de sons planants new-age et de bruitages et chants complètement barrés... Que peut-on dire de plus sur Gong qui n'ait été déjà dit ? Simplement que l'inspiration est ici encore florissante, David Allen a encore su, à 74 balais, transcender sa musique, au point qu'on se dit que ce mec est éternel et qu'il est vraiment bon de jouer de la musique complexe et hors du temps... A l'instar du précédent album, « 2032 », on retrouve tout ce qui a fait la gloire... et aussi sa perte de vitesse dans notre époque très conformiste et manquant totalement de couleur et de folie créatrice.. On reconnaît immédiatement la voix de David, sur « I see you », morceau-titre grandiloquent, où l'influence jazzy reste bien présente avec ses envolées de sax et de guitare alternées et ça y est ! La magie fait son effet et on est immergés dans cet univers unique dans lequel on est certain de ne pas s'ennuyer, car tous les morceaux, même s'ils possèdent toujours un lien conducteur avec ses nappes de claviers si propres à Gong, sont différents et toujours dans l'exploration sensorielle... « Occupy » semble lorgner du côté du metal avec ses montées saturées et dissonantes de guitares, qui échangent les envies avec les passages planants, comme souvent chez Gong... La basse vrombit rondement sur « When God shakes hands with the devil », les fameuses gammes déphasées et reconnaissables entre toutes font encore leur petit effet sur la flûte à effet saturé, tout cela sous un groove soutenu par un chant superbement rythmé. La fameuse voix féminine éthérique est aussi de retour sur « The eternal wheel spins » (ce n'est hélas plus son égérie Miquette Giraudy » qui s'y colle...) et l'effet justement de roue du temps qui tourne inlassablement est terriblement marqué avec ce rythme basse/batterie/guitare constant et ultra-régulier, me faisant penser, comme sur la suite d'ailleurs à un mix entre le meilleur de « You », fameux album de 75, « Camembert Electrique » de 72 et « Shapeshifter » de 92, plus moderne dans le style.. David Allen sur ce morceau nous envoie un solo de guitare final qui n'a rien à envier aux plus grands, envoûtant, bourré de feeling et d'une prouesse émotionnelle rare, utilisant sans vergogne ses fameuses tonalités bien à lui.. La suite « Syllabub » tranche carrément car on se croirait revenu en 1972 (le gimmick « Tu veux un camembert ? » est d’ailleurs rappelé) avec ce groove basse-batterie intact et dansant (batterie tenue par le propre fils Allen), entrecoupé d'une valse nonchalante, notre esprit repart transporté par ce chant rythmé et prog/jazz à souhait... pour arriver à un soliloque, « This revolution », accompagné juste de nappes claviers absorbantes et notes volatiles « glissando » de guitares, que n'aurait pas renié son « frère d'armes » de l'époque Steve Hillage... L'ère hippie est toujours profondément encrée chez notre artiste avec ce discours très « open », écolo et fédérateur pour une terre meilleure.... « I see you » nous replonge dans le psychédélisme des années 70 et ce jusqu'à la fin de l'album et « Zion my T-shirt » enfonce le clou avec des chants d'enfants semblant provenir d'Inde ou pas très loin... Le chant est aérien et notre être entier semble flotter tout seul, sauf lorsque le rythme étrangement pop s'accélère parfois. La dose musicale pour esprit ouvert et averti continue de se diffuser, « Pixielation » et « A brew of special Tea », inlassablement, positivement et répare en passant quelques-unes de nos petites plaies quotidiennes... Petit bémol en clôture, je ne sais à qui est dédié « Thank you », ce morceau de dix minutes qui nous endort réellement tant il est plat et immuable, mais il paraît complètement hors propos et si calme par rapport au reste du disque qu'on peut penser que c'est un hommage à la vie, à la musique, à Dieu peut-être, comme une prière monotone et solitaire... Mais l'ambiance est enfin rehaussée de « Shakti Yoni and Dingo Virgin » où l'on semble traverser l'espace, sorte de transe amorphe, voyage ankylosé dans une torpeur sereine.. On plane, on survole, on voit, on perçoit.... et tout ça sans fumer telle ou telle substance illicite et prohibée.... Vous l'avez compris, Gong n'a pas changé sa formule et c'est tant mieux, car même au bout de plusieurs dizaines d'albums (il faudra que je compte un jour...) et 45 ans de carrière, sieur Allen, seul rescapé de la formule originelle a encore la pêche et surtout beaucoup à dire et à nous transmettre. J'avais vu Gong il y a deux ans pour la tournée des 40 ans de l'album « Camembert électrique » et ce fut deux heures et demie de bonheur, ce mec outre sa folie est d'un positif hallucinant et fait du bien à écouter... Espérons que ce ne soit pas le dernier album du groupe (David Allen est actuellement traité contre un cancer) car, contrairement à la majorité des groupes ayant cette exceptionnelle longévité, Gong, bien qu'en restant dans son style inimitable, cherche toujours à se renouveler, à ne pas s'ennuyer et ne pas tourner en rond... Un des meilleurs albums de cette année pour moi et un des plus marquants de l'histoire de Gong... Chapeau Mister Allen, vous nous faites toujours autant rêver, délirer... |
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