1349
Massive Cauldron of Chaos [ 2014 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 45.00
Style : Black Metal
  Infos :
  Contact label : http://www.indierecordings.no/
  Contact groupe : http://www.facebook.com/1349official https://www.youtube.com/user/1349auralhellfire
 
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  Chronique : 07 octobre 2014 , réalisée par Vyzhas
   
Compromis est un mot que ne connaissent pas les pestiférés de 1349. Les norvégiens n’en ont effectivement cure et renouvellent leur identité sonore à chaque album : les deux derniers méfaits du quatuor (« Revelations of the Black Flame » et « Demonoir ») en sont la preuve, et regorgent d’expérimentations peu communes dans le black metal. Mais 1349 a plus d’un tour dans sa manche et comme à son habitude, aime prendre son public à contre-pied. Exit les incursions atmosphériques bancales et les interludes à foison très dispensables des deux précédents disques suscités, retour au black plus direct et primitif de la trilogie « Liberation/Beyond the Apocalypse/Hellfire » avec ce sixième album « Massive Cauldron of Chaos » (MCoC pour les intimes), sorti via le label norvégien Indie Recordings.

Quatre ans c’est le temps qu’il aura fallu à Ravn et sa bande pour nous proposer un successeur au très décevant « Demonoir ». Dans un premier temps, « Massive Cauldron of Chaos » surprend par son artwork blanc aux teintes rouges et noires, pour un rendu à la fois sobre et moderne. D’entrée de jeu, le titre d’ouverture « Cauldron » pose le décor : un brûlot d’agressivité et de rapidité, les riffs martiaux d’Archaon sont plus aiguisés que des lames de rasoirs et les blasts du sieur Frost toujours aussi époustouflants. Pas de doute, 1349 est bien de retour à ce qu’il sait faire de mieux et est bien décidé à en découdre ! La voix rocailleuse et venimeuse de Ravn est bien évidemment toujours de la partie, ce dernier semblant plus possédé et haineux que jamais ! Non content d’être revenu à la formule brutale qui leur sied le mieux, la musique des scandinaves a également subit un petit « lifting ». La production sonne plus moderne et plus « lisse » à côté des précédents opus du combo. 1349 perd ce son poisseux et dense si caractéristique des trois premiers albums, au profit d’un black plus froid et plus propre. Le tout est peut-être moins empreint de la folie sonore destructrice d’un « Hellfire » ou d’un « Liberation », mais est plus maîtrisé et mature à mon sens. Si certains reprocheront à 1349 de faire un black trop propre ou encore le timbre synthétique de la batterie un peu trop en retrait, il est difficile de nier que l’inspiration est au beau fixe sur ce « Massive Cauldron of Chaos ». Ce fameux « lifting » ne s’est pas seulement opéré par une modernisation du son du groupe, il l’a également enrichit de nouvelles influences.

En effet, si les sonorités black norvégiennes sont toujours présentes, 1349 est allé piocher dans d’autres horizons et notamment ceux du thrash. Sodom et Slayer ne sont jamais bien loin, en témoignent des morceaux comme « Chained » ou « Slaves » avec ses couplets thrashisants et ravageurs, mais aussi l’expéditif « Golem » (1min39 !) aux accents punk très prononcés. D’ailleurs le nom des titres « Postmortem » et « Mengele’s » («l’Ange de la Mort » d’Auschwitz) sont des références évidentes au « Reign In Blood » de Slayer. A noter également les reprises de Voivod et Possessed qui viennent enfoncer le clou et confirmer définitivement la nouvelle direction du quartet. On se surprend également à remarquer des influences death, sur un morceau comme « Postmortem », et ses premiers riffs très lourds que n’auraient pas renié Morbid Angel ou Cannibal Corpse, avant d’exploser sur un riffing complètement black/thrash. Bien évidemment, 1349 reste 1349, et ne s’égare pas totalement dans cette nouvelle orientation, apportant ainsi un équilibre parfait entre les ambiances glaciales et les riffs tranchants et la nervosité du thrash.

Ce n’est pas nouveau, mais 1349 fait une fois encore la démonstration d’une maîtrise instrumentale tout bonnement ahurissante. Archaon nous gratifie de soli endiablés, faisant hurler sa guitare à la manière du duo Hanneman/King sur le solo de « Golem » et faisant étalage de sa virtuosité dans des leads complètements possédés sur « Exorcism » et « Mengele’s ». Les mélodies du six-cordiste sont diablement efficaces et entêtantes, notamment sur les refrains de « Slaves » et « Mengele’s ». Le bassiste Seidemann n’est pas en reste non plus, livrant des lignes de basse vrombissantes et galopantes assez présentes dans le mix (« Slaves », « Exorcism »), ce qui est assez rare dans le black metal. Le frontman Ravn a également varié son registre de chant. En plus de ses éructations haineuses, le timbre du vocaliste furieux se fait plus incantatoire et déshumanisé. Le marteleur en règle Frost reste égal à lui-même, ses blasts laminants, sa double frénétique et ses roulements d’une précision chirurgicale prouvent encore une fois que le batteur n’a rien perdu de sa dextérité monstrueuse.

Ainsi « Massive Cauldron of Chaos » est un retour aux sources des plus jouissifs. Si la musique du combo se révèle moins intense et vindicative que par le passé, 1349 sait toujours proposer un black racé, brutal et sans aucune concession. Les norvégiens démontrent à nouveau tout leur savoir-faire technique hors du commun, et évoluent en apportant une nouvelle corde « métallique » à leur arc, tout en restant fidèles à leurs principes.
Les puristes regretteront l’aura malsain et blasphématoire des anciennes productions et bouderont sûrement ce nouvel effort mettant en cause le côté plus « accessible ».

Pour votre serviteur, ce « Massive Cauldron of Chaos » est un sans-faute du début à la fin !












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