CHRONIQUES ALBUMS

Le cas d'Essenza m'a donné du fil à retordre, le trio italien nous sort cette année ce 2ème album, plein de bons sentiments et de technique, avec un sens de la mélodie et du rythme indéniable, une pochette très réussie, ce qui tendrait à dire que la forme y est, impeccable...

Mais le fond.... où est-il ? Est-ce dans la production trop propre, lisse, claire mais sans couleur ni relief ? Est-ce dans le son lissé et sans accroc des guitares ? Est-ce dans l'absence totale d'inspiration et d'originalité des compositions ? Ou encore dans le groove vocal unique digne d'une huître fermée ? L'impression qu'ils naviguent sans cesse entre le heavy classique et le metal prog, sans savoir vraiment quoi et quand choisir, est omniprésente et reflète un total manque de contrôle de leur style personnel (en ont-ils un d'ailleurs?)

Quel dommage, les metalleux de Essenza ont tout pour faire, on sent bien que ce sont de bons musiciens et habitués à jouer ensemble depuis pas mal d'années, il y a une cadence folle dans le jeu de batterie, les breaks très synchro et très prog dans l'esprit sont ultra précis, les doubles harmonies des guitares restent très bien maîtrisées et toujours mélodiques et la basse bastonne avec rondeur tout l'ensemble.... mais rien ne transporte l'esprit, rien ne fait battre le cœur, rien ne prolonge l'écoute de ces huit morceaux de heavy-prog saupoudrés de thrash timide. Aucune originalité à l'horizon, aucune nuance ni intérêt dans les compos et que dire de ce chant trop gentillet et si fade, monotone...

Certains diront que je suis mauvais, et injuste.... Ecoutez bien l'album et vous verrez.. au deuxième morceau, on a déjà envie d'écouter autre chose...
J'appelle cela du gâchis de talent, Blind Gods and revolutions, n'a, contrairement à son titre, rien de révolutionnaire... Mais avec un tantinet d'inspiration, il aurait pu devenir un chef d'oeuvre... Ratage complet !