CHRONIQUES ALBUMS

Si vous aimez les riffs lourds, voire pachydermiques, les ambiances noires comme de l'encre, la saleté collante du sludge, la lenteur du doom, j'ai ce qu'il vous faut avec "Blackened Souls", premier opus des Lillois ORUGA.

Peu de groupes en France se sont lancés dans l'aventure boueuse du style jusqu'à présent et si des réminiscences de CROWBAR, NEUROSIS ou encore MY DYING BRIDE arrivent à percer dans l'obscurité de la musique du quintette Nordiste, il faut souligner la bienfaisante démarche malsaine de ORUGA. Groupe qui arrive à nous intéresser tout au long de cette route maudite en six titres longs, longs, comme si nous étions enfermés dans un tunnel sans fin, l'angoisse au ventre.
Voix plaintives, voix arrachées, voix "growlées", le panel vocal est intéressant rappelant parfois l'immortel BLACK SABBATH ou le cultissime St-VITUS. L'énergie est au rendez-vous, la rage aussi dans des passages plus rapides comme dans l'écoute de "Dead Among The Living", titre qui résume à lui seul la volonté du groupe de s'extirper de ses influences pour faire preuve d'une certaine originalité sous- jacente.

Alors, pour un premier album, oui, on peut se laisser tenter, on peut se laisser surprendre par cette vague noire à ,l'image de la pochette du CD aux arbres mortifiés. Cette vague de guitares lancinantes tantôt claires, tantôt conjuguée à la puissance du métal avec ces voix dépressives et décharnées. le tout accompagné par des lignes de basse raclant le fond de vos âmes maudites.
ORUGA est sur la bonne route (666) et lorsqu'il se sera un peu plus débarrassé de ses influences, lorsqu'il nous offrira une production à la hauteur de nos espérances, leurs compositions feront mouche plus amplement. En attendant, "Blackened Souls" peut facilement hanter vos jours et vos nuits si vous n'y prenez garde.