CHRONIQUES ALBUMS

SOLITUDE PRODUCTIONS ne cesse d'envahir le marché du disque avec ses groupes de doom venus des pays de l'Est et cela ne peut être que pour notre plus grand plaisir. Si vous êtes adeptes de la musique lente et chargée d'émotions, vous ne pouvez qu'adhérer à ce qui sort de chez ce label. La dernière petite trouvaille s'appelle WOE UNTO ME et s'est formée en 2008 en Biélorussie. Il s'agit du premier album qui sort aujourd'hui et comme bien souvent la production est impeccable. L'ensemble sonne massif et puissant mais évite la lourdeur de certains autres disques de la même catégorie. On sent que la production a été faite pour favoriser la mise en valeur les émotions qui se dégagent de ce disque. Cela donne un ensemble plutôt agréable dans lequel chaque instrument se distingue bien et où chaque émotion peut être appréciée à sa juste valeur.

Comme il s'agit d'un album de doom, il faut s'attendre bien entendu à de très longs morceaux de musique ! En effet, rien en dessous de 7 minutes et pour le plus long, il faudra apprécier les 14 minutes de lenteur émotive. Mais pour les aficionados, il s'agit bien là d'une routine, tout comme le fait de n'avoir au final que 5 morceaux présents sur cet album. Ce premier disque de WOE UNTO ME a la qualité d'être cohérent de bout en bout. Le groupe campe dans un registre musical qui reste tout à fait logique du début à la fin. Les morceaux sont assez contrastés à l'intérieur malgré l'absence de parties rapides qui pourraient s'alterner avec des parties plus lentes. Les tempos restent les mêmes, ce sont les ambiances qui évoluent entre chant guttural, chant clair et chant féminin comme le démontre si bien le titre « Stillborn Hope ». Là où le bât blesse, c'est que l'ensemble peut sembler linéaire à la longue. En effet, même si le résultat est clairement réussi avec des morceaux comme « Slough Of Despond » et « The Gospel Reading », la linéarité se fait quelque peu sentir au fur et à mesure de l'écoute ce qui est tout à fait logique dans un sens. Le manque de contrastes et les tempos lents ont deux effets totalement opposés. En effet si l'on peut trouver tout cela très planant, le manque de relief peut avoir un effet soporifique à la longue ! Un morceau instrumental comme « 4 » est aussi intéressant, planant qu'un peu long.

WOE UNTO ME signe un premier album prometteur et très bien réalisé malgré une linéarité due au style. Ce qui compte vraiment au fond, c'est le résultat qualitatif final et de ce point de vue, le groupe réussit tout à fait à se faire convaincant. Nous verrons donc au prochain album l'évolution du groupe, ses nouvelles avancées et si sa direction musicale s'enrichit ou reste sur ses nombreux acquis.