ODRAZA Esperalem Tkane [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 46.28 Style : Black metal |
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Chronique : 12 août 2014 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
ODRAZA ou « aversion » en polonais, autant dire que le duo nous intéressant aujourd’hui porte admirablement son nom. Avec une thématique portant sur l’échec, la solitude, la vanité, la haine de soi mais également l’addiction, Odraza développe avec violence une ambiance sombre et poisseuse, entre putréfaction et cauchemar, comme le laisse penser sans tromperie la pochette représentant un corps nu, inanimé, entouré de cigarettes consumées… Déchéance et pourrissement. Pourtant, il faut bien le dire : la pourriture se restreint bien au thème et à l’atmosphère créée et non à la musique elle-même. En effet, bien qu’il s’agisse là d’un premier album, le groupe n’a absolument rien d’amateur, les deux musiciens et compositeurs étant tout à fait talentueux. Alors que les premières secondes de l’album s’écoulent, cette dernière affirmation est déjà entérinée. Niech Się Dzieje débutant par une introduction très mélodique permet déjà peu à peu de situer le duo dans le niveau qui est le sien et de le comparer à un premier groupe de taille, à savoir Satyricon (dans sa période récente). Mais alors que le morceau défile, l’obscurité se renforce peu à peu, couvrant progressivement l’énergie accrocheuse du black’n’roll pour en venir à une musique bien plus proche de leurs illustres compatriotes de Behemoth. Alors que le second morceau, Wielki Mizogin, commence je comprends déjà qu’un scolaire track-by-track ne serait pas des plus inintéressants. En effet, rapide, court et brutal, ce morceau aux accents punk démontre assurément que cet opus est d’une grande richesse : chaque morceau ne ressemblera pas au reste… et le morceau suivant me confirme alors fièrement cette pensée. Morceau très froid débutant par un crescendo, Esperalem Tkany se montre brillamment dissonant (pensez Ulcerate et Svart Crown) avant de révéler sa véritable nature. Long et progressif, le morceau (quasi-)éponyme de l’album semble avoir été composé par le génie psychopathe Niklas Kvaforth, grand maître de Shining. Et si s’ensuit une transition instrumentale lente et avariée, le début sauvage et dévastateur de Gorycz nous rappelle avec ses brutaux blasts qu’il s’agit là d’un véritable album de black, peu importe son ouverture à d’autres styles. Et alors que le morceau s’engage dans un grandiloquent passage digne du pompeux The Satanist de Behemoth, cette délicieuse ouverture s’élargit encore, nous faisant découvrir le groove d’Odraza (façon Trepalium !) dans Próg, morceau dévoilant plus tard un superbe break acoustique typé 70s. Tam, Gdzie Nas Nie Spotkamy achève alors cet excellent opus de la plus belle des façons avec onze minutes d’une grande magnificence. En effet, grande amatrice de post-black et d’atmospheric black que je suis, quelle excellente surprise d’entendre ce chef d’œuvre clôturant cet album ô combien varié. Lent, hantant, quasiment instrumental, ce morceau m’accompagnera encore longtemps… Black certes, parfois groovy, parfois bluesy et souvent ambiant, les comparaisons diverses faites sont plus qu’élogieuses. Fascinant et prometteur, ce premier album d’Odraza révèle un nouveau monument musical polonais. |
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