CHICAGO Now [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 50.26 Style : Rock 70's |
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Chronique : 22 juillet 2014 , réalisée par Ivan.Jack | ||||
Qui ne connaît pas Chicago, de nom du moins ? Bon, je vous avoue d'entrée, je n'ai jamais été un grand fan de ce groupe, ni de tout ce qui est « rock avec cuivres », à part quelques trucs soul des années 60... Pourtant Chicago est à part, par le style plus psychédélique et recherché que ses confrères et plus avant-gardiste aussi. C'est pour cela que je me permets de chroniquer ce « Now » qui vient tout juste de sortir, pour voir où ils en sont en 2014.... Je ne m'attendais pas à ce que Chicago ait viré dans la techno et le rap, certes, mais de là à être resté ainsi bloqué en 1975-76, c'est réellement un dépaysement.... Le morceau-titre « Now » pourrait être un nouveau tube de Barry White tant il est typé de cette rythmique langoureuse et ses cuivres ponctuant chaque fin de phrase musicale, ornant à merveille le refrain magistralement interprété par Robert Lamm, Jason Scheff et Lou Pardini, les trois chanteurs qui se partagent équitablement les onze chansons de cet album très inégal... Avec « More will be revealed », on continue notre retour dans le passé avec une musique plus qu'honorable et maîtrisée à merveille, lorgnant même un peu vers les années 80 avec ce rythme de batterie plus proche d'une boîte à rythmes qu'autre chose, tout comme « America » et son refrain à trois voix kitsch à souhait... Avec « Crazy Happy », on atteint le summum de la musique de croisière, (souvenez-vous ! « Love..... exciting and new.... ») et même certaines séries américaines à l'époque des pattes d'eph et des coiffures rondes afro exubérantes.... Attention, mes propos ne sont pas négatifs, être kitsch ne signifie pas être mauvais ou « has been » dans mon esprit, c'est juste un état de faits et un style de musique tellement typé qu'on est obligé d'avoir des images faciles devant les yeux et des émotions maintes fois entendues et ressenties.... Mais.... que vois-je ??? Qu'entends-je ??? « Free at last », morceau très progressif dans les mélodies et les breaks où les cuivres sont dirigés par un certain Trent Gardner, qui joue également du trombone... Serait-ce LE Trent qui est à la tête d'un des groupes de metal prog les plus alambiqués et inspirés de la scène des groupes studio qui ne tournent pas, j'ai nommé Magellan ? A entendre les arrangements de cuivres, on ne peut en douter. La manière du bonhomme à triturer les altérations et les gammes reste unique et du coup cela donne un petit coup de jeune au « pom pom pom » de nos instruments stars... mais légèrement gonflants à force... Le problème avec notre arrangeur/tromboniste (et claviériste/chanteur de Magellan), c'est que son style est reconnaissable entre tous, certes, et qu'il se sent obligé d'en faire des tonnes, et des suites de notes et de motifs rythmiques typiques qui n'en finissent pas.... Du coup, tous les morceaux dont il a la charge sont marqués par son seau et on oublie petit à petit qu'on est en train d'écouter Chicago... La bonne idée du début devient une petite mascarade perso, il aurait mieux valu inviter Trent sur ce seul morceau « Free at last » qui sonne d'enfer d'ailleurs, je le reconnais... Chapeau à la superbe ballade « Love lives in » et son côté Bee Gees, chantée merveilleusement par Jason, tout comme « Nice Girl », empruntant le feeling soul qu'avait un certain Marvin Gaye... Très inégal cet album disais-je car on peut aussi entendre une tendance très « dance » comme sur « Something's coming, I know » où l'on pourrait s'attendre à voir débouler les gars d'Earth wind and fire pour un p'tit bœuf entre potes, ou encore Stevie Wonder et David Paich de Toto sur « Watching all the colors ».... Inégal mais varié, loin d'être inintéressant tout cela, la preuve en est qu'ils en ont encore à raconter ces vieux briscards... Je chipote, je chipote mais les chansons continuent à être bonnes, même avec cette patte définissable et quelque peu déroutante (« Naked in the Garden of Allah », « America »...) Par contre, je ne sais pas ce qu'ils ont voulu tenter avec « Another Trippy Day » mais les effet expérimentaux/electro/lounge et la batterie sonnant comme une pauvre boîte à rythme des débuts des eighties, car on n'est plus dans le kitsch ici mais carrément dans le mauvais goût... Dommage pour ce morceau de clôture car cet album est musicalement d'un haut niveau et d'une inspiration remarquable... Il faut juste ne pas se lasser des mélodies longues et lancinantes et de cette omniprésence des cuivres, typiques du groupe mais parfois trop systématiques... Je suis bien content d'avoir suivi mon instinct, Chicago 2014 est un très bon cru, mais reste un extra-terrestre dans le monde du rock et bloqué dans une des failles spacio-temporelles de notre univers, entre 1965 et 1976 environ... Pour le plus grand bonheur des illuminés et des nostalgiques de cette époque... |
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