MAYHEM Esoteric Warfare [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 47.21 Style : Black Metal |
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Chronique : 24 juin 2014 , réalisée par Chart | ||||
Cela faisait bien 7 ans que l'on attendait ça, que l'on se demandait à quoi pourrait ressembler le prochain album de MAYHEM après un « Ordo Ad Chao » des plus chaotiques qu'il soit. La formation norvégienne légendaire ne pouvait rater ses 30 ans et nous délivrer un album tiède. Le groupe devait revenir en puissance avec un album marquant sans s'éloigner de tout ce qui fait et a fait sa réputation parfois sulfureuse. Niveau production, le groupe dénote toujours autant avec son parti pris pour les ambiances sombres. Cet album relève d'un travail loin de l'électronique et de l'assistance des machines. On est aussi assez loin du travail fait sur « Ordo Ad Chao » car cette fois on a certes encore droit à une production à l'ancienne mais bien plus nette et appréciable. On se retrouve en fait face à un beau compromis où chaque instrument sonne très bien dans une ambiance générale assez caverneuse. Si MAYHEM est aux origines du black metal, il est aussi le garant du son black metal comme il le rappelle encore une fois sur ce nouveau disque. Comme bien souvent MAYHEM a subi de nombreux changements de line up, tout particulièrement au chant et à la guitare depuis l'assassinat d'Euronymous en 1993. Blasphemer semblait pendant un moment avoir apporté son équilibre au groupe mais malheureusement celui-ci a quitté la formation en 2008 pour laisser sa place à Silmaeth puis à Teloch que l'on connaît pour avoir contribué à GOD SEED, GORGOROTH, OV HELL, 1349 ou encore NIDINGR. Ce CV est déjà suffisant pour se rendre compte que l'on n'a pas à faire à un débutant dans le black metal. A l'écoute de l'album on réalise aussi que ce choix est des plus légitime à l'appréciation de son jeu et de sa manière de composer finalement assez proche de celle de Blasphemer. Vous ne serez donc pas surpris de constater une certaine pérennité avec le travail effectué ces dernières années. MAYHEM n'est donc pas resté sur la ligne tracée par « Ordo Ad Chao » mais est revenu à ses fondamentaux tout en gardant une touche très personnelle. Je dirais qu'il s'agit d'un compromis entre le black metal de « De Mysteriis Dom Sathanas » et les expérimentations de la période qui va de « Wolf's Lair Abyss » à « Chimera ». « Watcher » pose les base de ce disque avec ses riffs rapides et sa structure plus simple qu'à l'accoutumée. Le tout est forcément très direct mais on garde de cette ambiance très particulière apportée par ces mélodies guitares en arpèges entrecoupées d'accords étouffés. C'est là pour moi tout le génie de MAYHEM et de sa façon de composer des choses étranges mais terriblement efficaces. Hellhammer est comme à son habitude impressionnant de rapidité et de précision derrière ses fûts. On connaît le batteur pour s'être illustré dans de nombreuses formations et rien n'a changé dans sa façon impressionnante de jouer de son instrument comme en témoignent les nombreux changements de patterns de « Psy War ». Ce titre est peut-être plus direct mais ne souffre d'aucune faiblesse dans sa composition et ses arrangements. Attila pose un chant convaincant sur ces morceaux sans pousser trop loin dans l'expérimentation comme on aurait pu le lui reprocher par le passé sur certains titres. « Trinity » reste sur cette dynamique efficace et radicale tandis que « Pandaemon » commence à introduire un peu plus de chaos à l'intérieur de l'album en alternant parties rapides et gros ralentissements. Ces cassures apportent une ambiance parfaite pour MAYHEM. « MILAB » commence à jouer sur les ambiances les plus ténébreuses du groupe avec un tempo ralenti afin de laisser ces arpèges venus tout droit d'outre tombe avant de les mélanger avec des riffs beaucoup plus soutenus. Le mélange est parfait. MAYHEM sort le grand jeu avec ce titre tout en progression avant d'en rajouter une bonne couche avec la lenteur extrême, pour le groupe, de « VI Sec » et son chant torturé au possible. Mais la machine se relance très vite avec « Throne of Time » avant de se faire à nouveau plus contrastée sur la fin du disque. MAYHEM sort le grand jeu avec son nouveau disque et a de quoi satisfaire son panel de fans. On redoutait le départ de Blasphemer mais finalement le pari est relevé haut la main avec ce disque imposant et bien plus fin que l'on pourrait le croire. On est encore un peu loin de l'incroyable et indémodable « A Grand Declaration of War » mais on retrouve un MAYHEM en pleine forme et que l'on espère encore bien vivace pour une nouvelle décennie. |
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