CRAAR In Solitary Minds [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 48.27 Style : Atmospheric black metal |
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Chronique : 10 juin 2014 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
J’écoute énormément de black metal, tantôt mélodique, tantôt associé au death ou encore au post-metal/post-core. Mais je l’écoute aussi dans l’une des formes qui, à mon goût, lui sied le mieux : celle de l’atmospheric black metal. En effet, elle est, selon moi, celle qui parfait au mieux le black metal. Profondément malsain et violent dans son essence, c’est cette forme précise qui parvient à lui donner une identité toute particulière en l’habillant d’une beauté lointaine et torturée. Musique antithétique peut-être, puisqu’il y a une liaison entre deux mondes musicaux bien distincts ; solide matière créative surement. Or, CRAAR, originaire de Flandre, est justement un groupe qui sait utiliser au mieux les caractéristiques de ces deux mondes pour en créer un bien personnel… Imaginé par Hermit en 2009, cet univers musical se matérialisant d’abord par un one-man band a finalement vu l’arrivée de deux nouveaux membres, marquant alors la sortie de leur premier album, In Solitary Minds. Cet album est l’un de ceux qui séduisent dès le premier regard, avant même la première écoute. Mystérieuse et sombre, cette pochette plonge par elle-même dans l’univers onirique et pluvieux du groupe belge. L’attente est déjà grande : étant grande amatrice d’atmospheric black, je ne peux qu’espérer que le contenu de l’album soit à la hauteur de cette somptueuse photographie de Dimitri Reijniers. J’imagine déjà mon esprit vagabonder dans d’obscurs chemins terreux, errer au gré d’un vent d’orage automnal… Je lance finalement l’album et je me sens immédiatement emportée par l’ambiance façonnée par le trio flamand. Un labyrinthe de regrets, une solitude tourmentée, le premier morceau, "Endless Trail of the Mind", est déjà un coup de cœur (qui ne fera que grandir au fil des écoutes). La suite est loin d’être décevante. En effet, le second morceau, "The Gates of Perception", réussit encore davantage à me déconnecter de mon environnement, notamment grâce à cette voix hurlée particulièrement plaintive qui n’est pas sans me rappeler celle de Niklas Kvaforth que je considérais pourtant jusque là comme unique. « Here echoes the sound of the soul », c’est bien par ces paroles qu’il me semble que je dois résumer le morceau suivant, "Eye-solation", ce dernier parvenant à véhiculer une ambiance véritablement intimiste. Du haut de ses neuf minutes, il faudra ainsi surtout retenir sa dernière partie, instrumentale, particulièrement touchante, empreinte d’une fragile mélancolie se mariant merveilleusement à "Mirrors", interlude d’une grande beauté semblant sortir d’un rêve. Si "Covetousness" est probablement le point faible de l’album dans la mesure où je trouve ce titre relativement long et donc moins captivant, le morceau éponyme de l’album revient montrer à quel point Craar a du talent. Tout à fait entêtant, ce morceau enivre de ses froides lamentations et prend la forme d’une majestueuse œuvre de l’atmosphérique black metal. Malgré une fin d’album d’une qualité légèrement moins élevée que le reste d’In Solitary Minds, ce premier opus de Craar représente bien plus qu’une tentative réussie d’entrer publiquement dans le monde de la musique. Si ce n’est pas un complet chef d’œuvre, In Solitary Minds s’en approche véritablement grâce à un univers tout à fait unique, bien loin des Summoning et Agalloch et pourtant distinct des Heretoir et Lantlôs. Je ne peux donc qu’espérer vivement pour ces belges d’une part, de trouver un label mais, surtout, d’autre part, de continuer sur cette voie pour nous livrer dans l’avenir un réel chef d’œuvre d’atmospheric black metal. |
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