EA A Etilla [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 49.12 Style : Funeral doom metal |
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ORIGINALITE |
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EMOTION |
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Chronique : 26 mai 2014 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
Le mystère reste irrésolu. En effet, mis à part le fait que EA se range du côté du funeral doom metal, peu de choses sont certaines à propos de ce groupe venu de Russie (par lien avec leur label Solitude Productions), du Wyoming (selon le précieux metal-archives), de Mésopotamie ou d’ailleurs… Ce que l’on ne sait pas non plus a trait à l’essence même du groupe : qu’est-il chanté, growlé ? Quel est le message porté par Ea ? Seule l’inscription « dédié à nos ancêtres… » figure sur la pochette rocailleuse de l’album A Etilla. Cet hommage énigmatique se fonderait sur des textes sacrés d’anciennes civilisations par l’utilisation un langage oublié, recréé à partir de trouvailles archéologiques. Nous ne savons donc pas grand chose en somme et seules de maladroites hypothèses peuvent être émises afin de percer ce mystère. Par exemple, il est possible de faire le lien avec Enki, dieu sumérien connu sous le nom d’Ea en akkadien et dans la mythologie babylonienne : ce dernier serait notamment le dieu des eaux douces souterraines, des arts, de la magie et de l’exorcisme. De manière personnelle, il me semble que ce postulat est convenable et légitime pour aborder ce cinquième opus d’Ea. Vous allez en comprendre la raison. Constitué d’un seul et unique morceau de quasiment cinquante minutes, A Etilla, sorti en janvier dernier, est une véritable œuvre de funeral doom. Si je ne suis pas forcément adepte de ce style musical (cf. la chronique du fade Nightfall par The Howling Void) de par un ennui me paraissant quasi-inévitable, je dois dire qu’Ea me redonne la confiance en ce genre que seul Ahab (dans un genre toutefois distinct) m’avait donnée à l’écoute de The Giant. Ici, l’ambiance se fait encore plus profonde via la création d’authentiques paysages sonores. Qu’il s’agisse des claviers atmosphériques, des mélodies envoûtantes de la guitare, des chœurs (moniaux) solennels et majestueux… tout dépeint à merveille une atmosphère énigmatiquement aquatique, parfait hommage à la divinité des eaux. Mais à cette sensation étrangement aqueuse, il faut surtout ajouter celle du plongeon dans la nostalgie car A Etilla a ceci d’intéressant qu’il fait surgir à la surface une mélancolie retenue, une fragilité secrète. Cet opus libère une douleur et l’apaise alors dans la plus grande des douceurs. Cette nostalgie prend probablement forme, il me semble, dans cette langue morte utilisée pour conter ces récits méconnus d’anciennes civilisations évanouies… Cet album a donc la saveur d’une savoureuse mélancolie où il est agréable de s’y abandonner, les variations entre l’extrême lenteur et la puissante profondeur du funeral doom se mariant dans une sublime mélodie. Lenteur ne veut pas dire ennui. |
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