CHRONIQUES ALBUMS

Avec des titres tels que "Cock'n Bulls", "Sex For Free" ou encore "Big Dick" et autoproclamés horny farmer metal, on peut affirmer à propos de Voice Of Ruin que l'amour est dans le pré. L'histoire de ce groupe pourrait également s'intituler la petite distorsion dans la prairie car il était une fois cinq fermiers suisses désireux de tout plaquer pour devenir des rock-stars ! Entre deux moissons ils enregistrent tout d'abord un premier EP, The Crash, puis un premier album, Voice Of Ruin, en 2011, chez Heimathome Records pour finalement sortir, après quelques tournées en tracteur, leur second album intitulé Morning Wood, enregistré à la campagne évidement, au Boss Hog Studio (par Clément Decrock), mixé et masterisé au Conatus Studio (par Vladimir Cochet) et parut chez Tenacity Music en 2014.

Je ne sais pas si les Voice of Ruin pratiquent une agriculture bio ou aux OGM mais ce qui est sûr c'est que la récolte envoie sévère, on démarre en douceur avec un "Welcome To The Stud Farm" assez mélodique en guise d'intro et on est tenté de juger rapidement que l'on tient là un album orienté metalcore. La suite est quand à elle beaucoup plus variée car même si on retrouve une base similaire sur des morceaux comme "Party Hard" ou "Morning Wood" le groupe s'en donne à cœur joie pour brouiller les pistes avec une voix brutale et des morceaux qui flirtent avec le deathcore. "Through The Eyes Of Machete" et "Day of Rage" entre autres sont de parfaits exemples, alliant rapidité et technicité le tout martelé par un moissonneur-batteur clairement en forme ! Histoire de pimenter toujours un peu plus le mélange, le chanteur maîtrise plusieurs techniques de chant, variant entre le growl bien grave et gras, le scream aigu et une voix plus typée hardcore par moment, en tout cas le mélange sonne vachement bien ! Le bassiste pose également sa touche vocale en se permettant un peu de chant clair plutôt correct là où on ne s'y attendait pas forcément. En voyant la pochette par contre on ne risque pas d'être déboussolé, les Voice Of Ruin ont su rester fidèle à leur style de vie habituel et nous y retrouvons un taureau visiblement très bien traité... C'est bien dessiné, c'est coloré, c'est plutôt fun et en adéquation avec le groupe et c'est signé Chromatorium.

Avec Morning Wood, les Voice Of Ruin continuent sur leur lancée et nous offrent un second album franchement bien ficelé, les morceaux sont variés, efficaces et techniques, de quoi repartir traîner leurs bottes en caoutchouc sur les scènes ! Et je leur souhaite, soyons fous, d'obtenir un jour un concert bouillant en tête d'affiche au salon de l'agriculture !