CHRONIQUES ALBUMS

L'Île de France est un endroit souvent réputé pour sa circulation automobile chaotique ! Mais moi je n'aime pas les clichés, par contre j'aime beaucoup le metal, je vais donc laisser à Mappy le soin de vous faire découvrir le périphérique et vous parler plutôt d'Anna Sage, groupe de chaotic hardcore qui voit le jour à l'été 2012 sous la volonté commune de Jonathan Becquet (chant), Alexandre Dos Reis et Sébastien Paulus (guitares), Brice Legeay (basse) et Pierre Smith (batterie). Chaque membre du groupe possédant déjà sa propre expérience scénique, le groupe monte un set complet et va directement le défendre sur scène de manière énergique. En 2013, après avoir chauffé les salles, Anna Sage se met à travailler également sur l'enregistrement de leur premier EP en autoproduction, à savoir The Fourth Wall, qui voit le jour le 11 février 2014.

Tout d'abord on pourrait se demander si, dans le cas où un groupe de hardcore jouant habillement avec le temps de manière à nous balancer des morceaux dépassant les cinq voire six minutes, on pourrait parler d'Anna-chronique... Je ne vous laisse pas méditer la dessus et eux non plus car Anna n'est en réalité pas très Sage et ne se gêne pas pour envoyer la sauce d'entrée de jeu histoire de vous bousculer bien comme il faut ! Au moins dès "The Waves Whithin" on est plongés dans le vif du sujet, ça joue vite, le chanteur s'égosille littéralement et on sent bien que ça vient des tripes, les guitares se chargent de planter le décors chaotique alors que la batterie et la basse bien grasse cognent à en faire suinter les tympans, malgré des passages plus calme on reste quand même dans la violence et la rapidité. Et c'est comme ça tout le long de l'album, Anna Sage a su assaisonner une bonne grosse base hardcore à sa sauce avec tout de même quelques passages de répit histoire de jouer avec vos nerfs, le genre de passages qui vous mettent en état de stress en plein concert parce que l'ambiance musicale se fait délicatement malsaine à n'en pas savoir quand ça va repartir sévère et que vos voisins vont vous charger sans pitié, vous voyez le genre ? "Your Greatness" est un morceau qui illustre parfaitement cette théorie et l'on redoute presque les moments où Jonathan laisse ses cordes vocales en paix pour repartir de plus belle ensuite. Le type de chant n'est pas sans me rappeler celui d'Oliver Sykes, bien criard, aigu et communicatif, le genre de voix qui vient vous chercher jusqu'au fond de la salle et qui ne laisse pas indifférent. Avec "Sharp Fangs In My Flesh" on termine en beauté car c'est un des morceaux les plus longs de l'album mais celui-ci démarre sur les chapeaux de roue histoire de nous chauffer encore une fois avant de planter une ambiance plus posée qui nous prépare progressivement au grand chaos final !

Joli coup d'Anna Sage pour ce premier EP qui ne peux que venir perturber l'auditeur et l'amener à se poser des question sur la santé mentale des compositeurs, un vrai bonheur à écouter, ça tranche tout de suite avec le hardcore plus conventionnel et ça fait du bien de varier les plaisirs, de plus l'artwork signé Diane Özdamar saisit bien l'état d'esprit de The Fourth Wall pour le retranscrire visuellement sur la pochette. Un EP qui plaira aux fans de chaotic hardcore biensûr, mais aussi aux fans de Bring Me The Horizon et And The Angels Die !