STILLE VOLK
La Pèira Negra [ 2014 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 49.00
Style : Medieval folk
  Infos :
  Contact label : http://www.holyrecords.com/
  Contact groupe : http://www.stillevolk.org/ https://www.facebook.com/Stille.Volk.Officiel
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EMOTION
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  Chronique : 17 avril 2014 , réalisée par blacklakenidstang
   
Il y a bientôt un an, l’un de mes proches, de retour du Hellfest, a voulu me faire découvrir l’une de ses bonnes surprises auditives du festival. Il a alors lancé un morceau de STILLE VOLK et je me souviens encore avoir répondu à peu de choses près : « c’est pas mal, mais le chanteur… on dirait le barde dans Kaamelott, non ?! ».
Inconditionnelle amatrice de la série d’Alexandre Astier et appréciant les musiques médiévales, celtiques & cie, il me fallait écouter d’autres titres du groupe afin d’aboutir à un avis plus tranché. Malheureusement, si j’aimais beaucoup l’ambiance de ces quelques morceaux, je dois avouer que cette voix qui m’a d’abord fait sourire m’a ensuite quelque peu fatiguée.

Parce que j’étais insatisfaite de n’avoir pas su passer outre ce petit défaut que mes oreilles accentuaient, il a fallu que je me procure leur nouvel album afin, cette fois, de donner une véritable chance au groupe et par conséquent de me forger une véritable opinion.

Avant de s’intéresser à l’album dont il est question ici, il me semble qu’il faut déjà, et plus qu’à l’habitude, présenter Stille Volk (Peuple Silencieux en allemand).
Formé il y a déjà vingt ans dans les Pyrénées Centrales, ce quatuor s’est largement inspiré de la musique médiévale, celtique et occitane en utilisant de nombreux instruments pour le moins originaux : on retrouve ainsi notamment vielle à roue, nyckelharpa, bouzouli, mandoloncelle, mandoline, flûtes, bombardes, trompettes, rauschpfeife, chalémie, cornemuse, hümmelchen, orgue, gong, davul, darabuka, etc.
Cette liste pourtant non-exhaustive est largement suffisante pour constater qu’il ne s’agit pas ici d’un album de metal comme on en a l’habitude, mais d’une musique folk paganisante qui ne s’enferme pas dans un seul territoire musical (celtique ou nordique en général) mais qui va au-delà en se permettant d’utiliser des instruments d’horizons plus ensoleillés. Il faut dire que ce groupe s’est en effet distingué pour s’être inspiré des légendes pyrénéennes et occitanes notamment. Or, leur sixième album, La Pèira Negra, trouve justement son nom dans l’occitan puisqu’il signifie Pierre Noire.

Plus exactement, cet album, prévu pour le 12 mai prochain, est un concept album tournant autour du peuple de l’humus et de la légende de cette pierre noire. Il s’agit ainsi d’"un conte minéral dans lequel une pierre maudite existe, pierre organique dans une immobilité tyrannique. Un univers de lichens pétrifiés, de noirceur calcaire. La peur hante ces êtres minéraux plus anciens que le temps lui-même. Dédale sylvestre, tombeau d’êtres momifiés… Dans l’attente du feu rupestre et purificateur parmi les ténèbres mortifères du temps, nourrie par les brumes égarées, la pierre damnée hurle sa colère : « Parmi ces rochers, un seul était vivant. »".

Nul doute que cette pierre noire est puissante.
Le premier morceau, "Dementis Maudiçon", parvient à merveille à créer une atmosphère étouffante en mettant en musique un sorcier invoquant le sort des morts. Mélodie et rythmique folles font naitre immédiatement une ambiance permettant de donner du crédit à la sombre légende dépeinte dans cet album : la malédiction entêtante raisonne des heures durant.
Contrastant avec un premier titre obscur, "Sous l’Oeil de la Lune" vient alors apporter avec force une incroyable énergie positive. Dansant et hypnotique, ce titre suspend le temps et parvient à donner une gaieté lumineuse à l’album qui me fait imaginer une cérémonie forestière où Hécate, déesse de la Lune noire, serait célébrée, glorifiée, honorée.
Le titre suivant, "L’Eveil du Spectre", plus caverneux, maintient l’ambiance enjouée malgré la participation onirique du titan destructeur, rappelant la menace pesant sur le peuple de la terre ; titan rocailleux présent également dans le titre éponyme à travers les percussions donnant le sentiment de l’entendre se mouvoir au milieu de la pétrification environnante.
C’est alors que la festive "Litanie du Pétrifié" renaissant sort de l’humus pour permettre à Stille Volk de démontrer avec brio son immense talent pour recréer de la musique médiévale avec une parfaite utilisation des instruments à vent et d’un chant profond et articulé.
Dans une nuit glaciale, dans des ténèbres fatales, "Forêt Gorgone" retentit alors avec une lenteur litanique avant d’accélérer et de retrouver la précédente démente jovialité sous un brouillard sacré et maléfique.
L’opus s’achève alors avec "Heaume de Lichen" et En "Occulz" aux accents celtes qui apportent à la Pèira Negra un peu de calme pour apaiser le peuple de la terre et leur accorder de quoi méditer durant leur douce agonie…

Si La Pèira Negra parvient à raconter sa légende, elle ne le fait finalement pas dans une atmosphère aussi sombre que prévu. En effet, alors que peur et obscurité devaient s’imposer sur cet album, des sonorités festives et joviales se font largement ressentir dès le deuxième morceau et ce jusqu’à la fin.
Mais ce n’est qu’un détail.
Cet opus est d’une grande qualité, d’une grande richesse. C’est donc une véritable réussite pour les quatre pyrénéens qui parviennent cette fois à me convaincre du début à la fin de l’album sans m’avoir fait sourciller ou douter une seule fois, notamment grâce au chant que j’ai trouvé cette fois très agréable, au lieu de légèrement m’importuner comme dans mes souvenirs.
Enfin, la thématique légendaire et naturelle est un véritable atout pour provoquer l’intérêt, notamment visuel puisque le livret et le clip de "Forêt Gorgone" sont de pures merveilles, mystiques et telluriques.







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