DON AIREY Keyed up [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 54.00 Style : Hard-rock progressif |
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Chronique : 05 mars 2014 , réalisée par Ivan.Jack | ||||
Qui ne connaît pas Don Airey, l'un des maîtres rock et hard rock de l'orgue Hammond, ayant élu domicile chez nos chers anglais de Deep Purple depuis le départ volontaire (et hélas le décès...) de l'immense Jon Lord ? Certes moins connu que ce dernier, il a quand même officié dans divers groupes prestigieux (Gary Moore, Whitesnake, Black Sabbath, Rainbow, Ozzy et j'en passe...) et sort son quatrième album solo, Keyed Up ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que le bougre s'est fait plaisir, comme à chaque fois, donnant une part importante à son instrument de prédilection et s'étant entouré de musiciens prestigieux, à savoir Darrin Mooney à la batterie (Primal Scream, Gary Moore et l'album « Light in the sky » du sieur Don), Laurence Cottle à la basse (Bill Bruford, Alan Parson's...), Rob Harris aux guitares (Jamiroquai) et l'excellent Carl Sentance au chant (Persian Risk, et présent sur l'album de Don « All out »). Avoir d'incroyables musiciens sur un album n'est pas toujours gage de réussite, mais ça l'est pour ce Keyed up incroyable mêlant rock, hard rock 70's, jazz et musique classique, rien de moins ! « 3 in the morning » débute de plein fouet avec son mid-tempo guerrier et l'orgue bien en avant, et l'on remarque de suite que Carl a un grain de voix à s'y méprendre dans les medium à Ian Gillan, mais semble avoir un timbre un peu plus à l'aise dans les aigus que ce dernier. On sent la joie de jouer cette musique et tous les instruments s'imbriquent bien pour notre plus grand bonheur... On continue dans la folie musicale avec la lourdeur et les accords à peine dissonants limite prog de « Beat the retreat », (ça sent le Keith Emerson à plein nez!) qui se termine par une longue plage d'improvisation jazzy, boostant notre intellect et nous faisant irrémédiablement dodeliner du cuir chevelu. Avec sa relecture du « Blue Rondo à la Turk » de Dave brubeck, Don s'éclate littéralement, passant du thème fidèle à l'original à des mixtures de mesures composées, ternaires et binaires, mêlées d'accords dissonants et très rythmées, accompagné d'une section rythmique typiquement jazz ; il se permet même de jouer un petit thème de la marche turque de Mozart et de glisser vers la Toccata de Bach.... C'est gonflé, mais cela donne un pur bonheur musical !!! On revient au hard-rock traditionnel avec « Solomon's song » avec les couplets lents et acoustiques à la Manfred Mann’s earth Band, avec le côté Ian Gillan de la voix qui ressort, et un refrain très original et musclé. Pour calmer le jeu avant de repartir de plus belle, le presque instrumental « Claire D’Loon » nous offre des parties d’orgues et de guitare très fine, donnant un peu dans le Santana des seventies (« qui a dit Europa ? »), le côté espagnol en moins…. La suite est dantesque : on passe au progressif pur avec « Flight of inspiration », on retrouve ce côté unique qu’avaient Emerson, Lake and Palmer à faire des suites rock symphoniques, les premiers du genre, où l’on ne s’ennuie pas une seconde et où l’on découvre à chaque seconde une partie intéressante de la musique et de nouveaux thèmes s'imbriquant les uns aux autres. « Difficult to cure 2013 » est l’ode à la joie de Beethoven réarrangée en rythmes rock et duels de soli guitares/ claviers, pour un résultat grandiloquent, à l’instar des meilleurs productions solo de Rick Wakeman (Yes)... Le bât blesse par contre au niveau des sons de claviers, pour les cuivres, un peu too much et too kitsch... Pas top les gars, vous ne pouviez pas vous payer un orchestre, non ? m’enfin ! Le morceau en vaut la peine et serait passé de grandiose à gargantuesque… « Mini suite » nous transporte à nouveau dans l'univers vintage des seventies, où les chansons devenaient de mini-concerti rock, comme Yes et leur Close to the Edge, ELP et leur Pictures at an exhibition ou encore Roger Glover et son somptueux Butterfly ball... Personnellement, j'adore ce morceau, très prog et très évolutif dans les mélodies de chant. L'enchaînement est judicieux puisqu'il nous permet de revivre l' « Adagio » d'Albinoni revisité pour orgue hammond, cabine Leslie en avant et solo de guitare, exécuté de main de maître par l'immense Gary Moore. Quant je pense que c'est peut-être le dernier enregistrement que le guitariste a effectué avant son brutal décès il y a peu, ça fait des frissons dans le dos et la relecture de cette beauté musicale n'en procure que plus d'émotion... Le disque s'achève sur « Grace », qui aurait pu figurer sur le Perfect Strangers de Deep Purple, ou même Rapture of the Deep, très rock, très heavy, tout ce qu'on aime. Ruez-vous sur cet album, qui, comme les 3 autres albums solo de Don (surtout Light in the sky et All out), nous livre une belle leçon de musique, mélangeant les styles, flirtant avec le néo-baroque, voire néo-classique, tout cela enrobé des sons de cet instrument indémodable qu'est l'orgue Hammond. Une œuvre inspirée et inspirante par un excellent musicien ! Chapeau bas, Mr Airey ! |
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