AL-NAMROOD Heen yadhar al ghasq [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 38.53 Style : Black metal |
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Chronique : 10 février 2014 , réalisée par Vyzhas | ||||
Quand on parle de la scène Metal du Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite n’est vraiment pas le pays qui vient le premier à l’esprit. A plus fortes raisons, les musiques dites « extrêmes » sont clairement bannies, et la peine capitale n’est jamais très loin pour celui qui en joue ou en écoute ! Pourtant certaines formations résistent encore et toujours pour défendre leur amour inconditionnel et la foi aveugle qu’elles ont envers le Metal. Al Namrood fait indéniablement parti de ces groupes où chaque album est un risque de plus pour leur vie. Depuis sa création en 2008, Al Namood est un groupe très productif nous réalisant une sortie par an. Le trio office dans un black metal aux influences « orientales », une musique en parfaite adéquation avec le contexte social et politique dans lequel évolue le groupe. Ce début d’année est donc marqué par la sortie de leur quatrième opus « Heen Yadhar Al Ghasq » via le label canadien Shaytan Productions. Toujours chanté dans sa langue natale, Al Namrood délivre un black metal arabisant. Ce côté exotique est très présent dans les atmosphères et les mélodies. Les Saoudiens revendiquent avec fierté leurs origines par le biais des instruments traditionnels, tels que des flûtes, les violons ou encore les percussions. Les ensembles folkloriques orientaux prédominent sur les guitares plus en retrait dans le mix et servant plus de base rythmique. Bien qu’expérimenté de nombreuses fois (notamment par des pointures telles que Melechesh), ce brassage de black metal et d’influences ethniques pouvait fonctionner à merveille. Mais au fur-et-à-mesure que le disque avance, il y a quelque chose qui cloche. « Heen Yadhar Al Ghasq » souffre d’une grande inégalité d’un point de vue sonore. En effet, mis à part le son très correct des orchestrations et des claviers, celui des guitares, de la batterie et surtout des voix laisse clairement à désirer. On a comme l’impression que l’enregistrement et/ou le mixage n’a pas été fait avec la même gamme de matériel de son. Du coup ce décalage créé une opposition entre les différentes pistes d’instruments qui ne forment pas un tout unique et cohérent. Dès lors le disque en devient une bouillie sonore pénible à écouter dans son intégralité. Non content d’être bourré de fausses notes, l’album du trio donne à voir de nombreux défauts, et non des moindres : une batterie pas carrée donnant plus l’impression d’avoir une boîte à rythme bas de gamme, des guitares aux riffs redondants et peu audibles, et les vocaux tiennent de plus de l’ordre de la vocifération canine que d’un chant extrême black. Un constat amer s’impose donc à l’issue de ce « Heen Yadhar Al Ghasq » : le sentiment d’un album raté, une occasion manquée de sortir un disque très bien ficelé. La sursaturation de la production, le chant sans aucun panache, la batterie approximative et la linéarité des morceaux viennent malheureusement gâcher les louables ambitions musicales des saoudiens. « Heen Yadhar Al Ghasq » est donc un album très pataud et brouillon. On ne retient rien de cette cacophonie que nous sert Al Namrood. On serait tenté d’apporter des circonstances atténuantes dû au contexte socio-politique du pays où l’accès à du matériel audio digne de ce nom doit être entravé par les autorités saoudiennes. Mais il s’agit tout de même du quatrième album d’Al Namrood, peut-on vraiment fermer les yeux sur tant de maladresses ? Je vous laisse juger par vous-mêmes… |
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