CHRONIQUES ALBUMS

Imaginez des montagnes enneigées et froides posées dans le paysage visuel de Haute-Savoie, des ruisseaux glacés parcourant la vallée, des maisons aux toits gelés. Dans ce contexte blanc et polaire, deux musiciens ont décidé de se réchauffer les doigts en perpétuant l'oeuvre des formations cultes allemandes et américaines du Thrash metal. Sunny Vendis (Chant, Guitare) et Lucas Lachenal (Batterie) fondent le groupe en 2011 et sont rejoints par Foucauld Hardy (guitariste) et Maxime Ours (basse). La formation étant au complet, les musiciens travaillent d'arrache-pieds dans leur cave afin de composer et de répéter les titres constituant leur premier EP "New Age Of Slavery". Ce cinq titres a été enregistré non loin de chez eux au Tartul Studio basé à Annecy, le mixage a traversé l'océan pour atterrir dans les mains de Zack Ohren (Immolation, Suffocation...) aux Castle Ultimate Studios.

Ne vous inquiétez pas, l'intro acoustique de cette galette ne dessine pas l'orientation générale de l'EP. Une fois passé ce moment autant agréable qu'inattendu, place aux riffs puissants, au travail ferme du bras droit. Les rythmiques sont énergiques et mènent un train d'enfer. Pas le temps de s'apaiser, vous auriez du prendre votre souffle lors de l'intro... Pas question de faiblir. La voix est dans la coutume thrash, les soli sont clairs, précis et non extravagants. Tout porte à croire que Shattergod existe depuis plus longtemps, que ses musiciens sont plus âgés, les savoyards proposent quatre compositions efficaces et étonnantes au regard de leur expérience. Certes tout n'est pas parfait, le mixage a un peu délaissé le chant aux profits des guitares, quelques passages auraient pu être écourtés. Mais... ce n'est qu'un premier enregistrement, les prochains devraient voir corrigés ces erreurs de jeunesse.

Que l'on se le dise, Shattergod vient démontrer qu'en France on sait pratiquer le thrash metal à l'allemande ou à l'américaine. "New Age Of Slavery" est un bon album du genre et une belle présentation. En corrigeant les quelques petites erreurs, les savoyards devraient être en mesure de composer un véritable full-length.