KAMPFAR Djevelmakt [ 2014 ] |
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CD Album Durée : 49.05 Style : Black pagan |
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EMOTION |
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Chronique : 21 janvier 2014 , réalisée par Vyzhas | ||||
En ce début d’année 2014, le groupe culte de la scène black pagan norvégienne Kampfar fête ses vingt ans d’existence, mais nous délivre surtout son dernier album « Djevelmakt » (littéralement : « puissances démoniaques ») ! Depuis les albums « Kvass », "Heimgang", et "Mare" sortis respectivement en 2006, 2008 et 2011, la horde nordique emmenée par son charismatique leader et hurleur Dolk n’a cessé de renouveler sa musique à chaque album, sans perdre bien sur ce qui compose l’identité de Kampfar. Le quatuor a donc fait évoluer son black pagan guerrier et glacial vers un black aux teintes plus « modernes ». Un changement plus ou moins bien accepté par les fans du combo norvégien : entre les nostalgiques regrettant le black pagan froid et planant des deux premiers albums mythiques « Mellom Skogkledde Aaser » et « Fra Underverdenen » et ceux qui adhèrent à la nouvelle orientation artistique prise par le groupe (votre serviteur par exemple). Ce tournant pris il y a trois ans avec « Mare » est ici confirmé : tout comme son prédécesseur « Djevelmakt » il se voit drapé d’une production beaucoup plus organique et sophistiquée. Évolution musicale mais aussi évolution esthétique, puisque le groupe nous propose un artwork plus travaillé aux couleurs chaudes et aux représentations mystérieuses. C'est visuellement très éloigné des paysages hivernaux et forestiers auxquels le groupe et d’autres formations du genre nous avaient habitué… On ne change pas une équipe qui gagne, cette expression Kampfar l’a très bien intégrée. En effet, pour son sixième opus, Dolk et ses acolytes reprennent la recette utilisée sur « Mare », à savoir une musique efficace et épurée avec un son tout en puissance et des mélodies aux relents folk et pagan. Les relents folkloriques présents sur les deux premiers albums ont quasiment disparu pour laisser place à un black très froid et brutal musclé par un son propre, tranchant et résolument contemporain. Le ton est donné dès le morceau d’ouverture « Mylder » ! L’introduction aux pianos lugubres et inquiétants laisse place à un morceau d’une noirceur et d’une violence jouissive appuyées par les guitares grasses et incisives et la double ravageuse. L’intervention d’une sorte de flûte aérienne que l’on retrouvera à plusieurs reprises sur le disque (notamment sur « De Dodes Fane »), renforce cette ambiance sombre. N’étant pas un fan des précédentes productions du groupe que je trouve un peu monotone, ce « Djevelmakt » est , à mon sens, un album ultra varié et intense. On passe d’un morceau très rapide et rentre-dedans (« Blod,Eder og Galla ») à du mid-tempo plus groovy et épique (« Kujon »). L’intégration de samples vient consolider l’ambiance très obscure de l’album et appelle à des riffs rampants et des mélodies pleines de tristesse (« Swarm Norvegicus » ; « Fortapelse »). Mais si Kampfar a mis de côté les instruments folkloriques, les réminiscences païennes sont toujours présentes mais c’est par le biais des guitares que l’on va retrouver ces accents pagan. On retrouve également la marque de fabrique de Kampfar, à savoir la redondance de riffs mélodiques et épiques (« Svarte Sjelers Salme »). Le voyage onirique aux côtés de Dolk et de ses sbires se clôture sur « Our Hounds, Our Legion » : après une introduction tout en finesse à la guitare sèche, le morceau se révèle d’une grandiloquente mélancolie renforcée par les samples majestueuses. La voix de Dolk se fait plus écorchée que jamais ! Un morceau captivant de bout en bout ! D’ailleurs parlons de la performance de Dolk sur « Djevelmakt ». Forcé de constater que le grand blond hurleur n’a rien perdu de sa voix si imposante. A la différence de sa performance un peu linéaire sur « Mare », le chant du norvégien propose plus de variations, passant de son habituelle tessiture black très criarde à une voix plus rauque (« Swarn Norvegicus ») ou à un chant « crié » (« Mylder ») et également d’un chant plus parlé (« De Dodes Fane »). Le leader se taille donc la part du lion et offre une prestation complètement habitée sur ce sixième disque. Avec ce « Djevelmakt », les norvégiens proposent un album varié où la brutalité froide cohabite dans une osmose parfaite avec les atmosphères mystérieuses. Le quartet nous prouve également qu’il est capable de proposer une musique en évolution constante tout en conservant son identité guerrière. La marque des grands tout simplement ! |
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