CULT OF FIRE Ascetic meditations of death [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 47.33 Style : Black metal |
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Chronique : 21 janvier 2014 , réalisée par Vyzhas | ||||
Le black metal au-delà des sempiternels thématiques sataniques, corpse-paints, clous et son très sale, c’est avant tout un art gorgé d’émotions exacerbées et subversif dans le fond comme dans la forme. Une philosophie de vie, voire une religion à part entière pour certains artistes agacés des éternels clichés dans lequel le style s’empêtre depuis plus de vingt ans maintenant. Heureusement qu’une poignée de groupes tentent de se démarquer des vulgaires copies impersonnelles et bas du front des Mayhem et consorts, en proposant une musique recherchée et transcendantale. Une de ces formations ambitieuses nous vient tout droit de République Tchèque : Cult of Fire. Derrière ce nom très clichesque, le combo tchèque officie dans un black metal hors du commun des simples mortels que nous sommes ! Formé en 2010, le trio avait déjà fait forte impression avec son premier album « Triumvirát » sorti en 2012, en offrant à l’auditeur un mélange unique de black metal, d’ambiances psychédéliques et ritualistes, le tout drapé dans une esthétique très inquisitoriale. Les blackeux tchèques battent le fer tant qu’il est chaud et sortent leur deuxième album sur le label allemand Iron Bonehead un an après leur première galette. Le groupe propose un nom d’album pour le moins original et est baptisé d’un titre en Sanskrit : « मृत्यु का तापसी अनुध्यान » (ou « Ascetic Meditations of Death »). Du black qui verse dans la culture hindoue sans tomber dans le « cheap » ou le ridicule, Cult of Fire a passé l’exercice de style avec brio ! Pour son deuxième disque, le groupe a conservé les éléments qui ont fait le charme de la première réalisation, à savoir un black old school, mélodique accompagnés de clavier Hammond digne des 70 ‘s. Sauf que cette fois-ci le groupe ajoute à sa musique des instrumentations traditionnelles hindoues. Vous l’aurez compris « मृत्यु का तापसी अनुध्यान » ne verse pas dans le black traditionnel, les influences ethniques placent Cult of Fire dans les groupes qui vont carrément au-delà du black metal, on pourrait même parler de post-Black. Dès le titre d’ouverture, les sonorités indiennes se font ressentir par la présence, notamment des sitars. Les tchèques sont une sorte d’hybride à mi-chemin entre un black atmosphérique et spirituel et d’un black très raw et brutal. En effet, le deuxième extrait est très différent, on est dans un riffing black n’roll norvégien rappelant un peu les dernières productions de Taake. Le morceau évolue progressivement vers des mélodies planantes, appuyées par les claviers 70’s et les arrangements de musique indienne. Le sixième titre est un peu dans la même veine que le deuxième : un brassage entre un black frénétique et des orgues très psychédéliques. Le chant est également peu conventionnel, car les vocaux écorchés et criards alternent avec une espèce de litanie, une sorte d’incantation aux forces des dieux hindouistes ! Mais Cult of Fire sait aussi créer un climat plus méditatif avec des titres plus reposants et contemplatifs. C’est le cas du quatrième morceau quasi instrumental, une ballade black désenchantée et d’une beauté à faire pleurer. La résonance des incantations vocales, ainsi que les claviers et les arrangements hindous accentuent encore plus le côté mystique du morceau. Impossible de ne pas penser à Alcest en écoutant ce titre mélancolique et aérien ! Le septième morceau est également dans la veine des compositions du sieur Neige, le leader du groupe précité : mid tempo empreint d’une tristesse mortuaire, une composition tout en émotions, où le groupe délaisse quelque peu le côté véhément du black metal. Les chœurs et les atmosphères très planantes donnent encore plus de profondeur à la musique déjà très riche du trio tchèque. Cult of Fire déroute et il le sait : le groupe varie sans cesse les rythmes et les changements de tempi pour emmener l’auditeur dans un tourbillon spirituel intense et cosmique ! Le disque voyage entre différentes contrées : à la fois une musique atmosphérique et mystique et des titres purement black metal épiques et guerriers, dignes de Taake ou Windir (le cinquième titre joue encore sur cette dichotomie true black metal et les ambiances progressives très 70’s). L’album se clôture sur un instrumental dépourvu de toute trace de black metal mariant le psychédélisme des claviers avec les sonorités hindoues pour un titre plein de sérénité. L’auditeur est plongé dans un état de parfaite ataraxie. Avec ce « Ascetic Meditations of Death », Cult of Fire a réussi à imprégner son black metal de ces influences orientales. Le groupe ne tombe pas dans le travers des clichés de la culture hindoue et créé une musique intelligemment pensée et arrangée. Les influences indiennes apportent une plus-value considérable à la base black plutôt minimaliste et traditionnelle du trio. Ce qui permet ainsi à Cult of Fire de se démarquer des autres groupes, et de s’élever un peu plus vers le panthéon des formations qui pratiquent encore « L’Art » black metal, Le Vrai ! |
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