CHRONIQUES ALBUMS

L'épouvantail et les clones de Bane sèment la terreur sur Gotham. Ah non, ça c'est dans Batman ! Pourtant en regardant les photos promos d'INFECTIOUS HATE, on pourrait croire aux incarnations visuelles de chez DC. Mais ici, les Parisiens pourraient plutôt déverser la terreur sur la capitale hexagonale, et pas que ! Combo créé en 2009 par John (notre épouvantail aux sac de jute sur la tête) et Dan (guitariste rythmique), et stabilisé en 2011 avec l'arrivée de Léo et Youenn respectivement guitariste et bassiste et enfin la perle "rare", leur batteur Sayato (Elder's Tales), ce quintette peut enfin asséner un coup de pied dans la mégalopole. Passage chez Zoé H (The CNK) pour donner vie sur galette à des morceaux qui attendaient d'être immortalisés, voici leur premier E.P "Insanity Begins" prêt à deferler.

Ces parisiens sont, dès la première piste qui composent l'E.P, dans une veine qui mélange tout autant ce que la scène moderne a de mieux à donner (Slipknot, Machine Head et consorts) que dans une scène beaucoup plus extrême et groovy (Leng T'che, Devourment...). Mais c'est pas ce premier titre aux accents "Slamming" qui tient la minute au compteur qui vous donnera une idée du panel d'activité d'INFECTIOUS HATE. Car bien heureusement, ce premier morceau, "Insanity Begins" est suivi de 5 autres titres aux accents groovy bien prononcés qui ne sont pas sans me rappeler un autre groupe Parisien tout aussi martial et dansant que sont les Kause For Konflikt. Production aux petits oignons signé Zoé, on se retrouve sur les autres pistes pris dans des quelquonques pits et autres jumps imaginaires, tant le son y est, appuyés par des rythmiques prononcées dans l'efficacité, auxquelles on ajoutera de jolis effets de guitares/batterie purements Death metal. Point n'est fait sur une technique pure et dure, mais plutôt sur un feeling constant qui ne nous quitte pas tout au long des 6 pistes de l'E.P. On passe alors de riffs principaux se rapprochant relativement de Slipknot, à des riffs plus orientés sur ces feelings malsains qu'on chérit tant, et le tout bien imbriqués, pour peu que quelques influences Grindcore viennent prendre le relais. Et lorsque, hélas on a un peu l'impression de tourner en rond ("Alive"/"Dead End"); les bonnes surprises arrivent et au fur et à mesure que les titres passent on découvre d'autres facettes inhérentes au groupe au point que lorsque "Sins" est terminée, on a envie que d'une chose, se le repasser en entier tellement ce fut rapide (22 minutes au compteur...). . Enfin, comme tout groupe qui se respecte, l'imagerie donnée en plus, on se prend au jeu efficace et sans concession des Parisiens.

Un groove certain, une puissance et une envie de nous faire bouger aussi bien du popotin que des cervicales, voilà ce que nous propose INFECTIOUS HATE dans un E.P reflétant parfaitement nos besoins de défoulement sans concessions qui iront plus dans l'ambiance et l'efficacité que dégage le tout, plutôt que dans la recherche et la profondeur purement musicale. Sortir du lot ne doit pas être facile lorsque l'on vit dans la capitale, mais il se pourrait bien qu'on en entende parler ailleurs que par chez eux. Amateurs de grosses rythmiques qui bombardent et de parties efficaces dans les pits, prenez le temps de vous attarder sur ce "petit" E.P qui vous décidera à coup sûr, sachant que le groupe à l'air d'apprécier la scène !