CHRONIQUES ALBUMS

Crystal Viper nous vient des contrées de l'Est, plus particulièrement de Pologne et nous sort son sixième album, brut de décoffrage et heavy à souhait, avec toujours en leader Marta Gabriel, chanteuse/guitariste véritablement déchaînée, limite « possédée » parfois, très imprégnée de personnages habités par le malin... hé hé...

A l'origine de la création du groupe et principale compositrice du groupe, la jolie brune est à nouveau à l'honneur sur ce « Possession » bien nommé, à l'écoute du déchaînement vocal qu'elle démontre tout au long de disque ; mention spéciale d'ailleurs pour la reprise de Riot, « Thundersteel », où l'on croirait la chanson taillée par elle seule....

Le son des chansons « roots » me rappelle le dernier Benedictum, sorti depuis peu, très cru, organique et où l'on redécouvre le son d'une vraie batterie, naturelle, sans plug-in ni traitement sonore grandiloquent, on se croirait presque dans leur local de répétition...

Vous l'aurez compris, ça ne rigole pas ici et on est en plein Heavy-Power Metal, comme en faisaient les groupes allemands dans les années 80, à savoir Running Wild, Helloween ou encore Grave Digger.... La voix de Marta est assez impressionnante car sans être très mélodique, possède une grande tessiture et ferait penser à un mix de Doro dans ses débuts avec Warlock et la regrettée Wendy o'Williams, rocailleuse et énervée à souhait. Cette aptitude à grimper dans les suraigus a tendance à la longue à écorcher un peu l'oreille, comme dans « Mark of the Horned one », ou encore « Julia is possessed ». Trop c'est trop...

On trouve aussi un côté épique à certains refrains, le grandiose « Fight evil with evil » ou encore la très belle power ballade « Prophet of the end », et c'est bien dans ce style que le groupe est le meilleur, et non pas dans ce heavy-speed un peu bourrin, où l'on sent le batteur, pas fin pour un sou, se battre avec la vitesse de ses grosses caisses, il en bave le gars... Par contre les chorus de guitare sont impeccables, très calibrés, très « composés » à la note près, je ne sais pas si c'est Marta qui les jouent ou son guitariste, mais chapeau bas, on sent le travail accompli en amont...

Curieusement, outre les références indéniables au metal allemand d'antan, on se croirait sur certaines intros revenus au temps des twin guitars de Maiden période Somewhere in time et les morceaux comme « You will die you will burn » et « Voices in my head » nous remémorent les belles mélodies un peu médiévales de « Alexander the Great » ou encore le pont de « Loneliness of the long distance runner », vous vous souvenez ???

Alors, pour les die-hard de heavy couillu et corsé, Crystal Viper est pour vous, vous vous régalerez de cette déferlante de riffs et de cris, enrobés de refrains épiques et mémorables... Pour les autres qui préfèrent la finesse des mélodies et les ambiances envoûtantes et novatrices, je vous conseille de ne pas vous attarder, vous risqueriez d'être traumatisés....