AJUNA
Prisoners of the Sun [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 34.30
Style : Post-black metal
  Infos :
  Contact label : http://quality-steel.de/
  Contact groupe : http://www.ajunamusic.com/
  Interview :
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 20 décembre 2013 , réalisée par blacklakenidstang
   
Il existe des groupes qui, par le biais de leurs compositions, ne créent pas simplement de la musique mais des ambiances, des mondes parallèles, des expériences. Ce sentiment, personnellement, je le trouve particulièrement dans une ribambelle de genres assimilés (de près ou de loin) : post-metal, sludge, post- black, dark ambient, post-rock, et cætera...
Cette année, par exemple, Rorcal a sorti Vilagvege, un véritable chef d’œuvre d’absolue noirceur, dangereusement oppressante, qui semble lentement provoquer l’agonie de son auditeur. Prisoners of the Sun d’AJUNA est justement un autre exemple d’album dont l’atmosphère dépeint un véritable univers, distant de celui dans lequel on vit. Pourtant, si, par certains aspects, Ajuna ressemble au groupe suisse, il s’en distingue par ses aspects énigmatiquement psychologiques. En effet, le groupe issu de Copenhague décrit sa musique à l’aide d’un adjectif des plus intriguant : préconscient…

Cette notion de préconscience n’est pas si simple à aborder puisqu’elle échappe à la conscience actuelle sans pour autant être une inconscience au sens strict. Relative à la mémoire, il me semble que, dans une certaine mesure, il peut être fait mention de la méthode cathartique qui, via l’hypnotisation, neutralise les barrières psychologiques dans le but de réanimer les traumatismes enfouis. En y réfléchissant, c’est peut-être bien dans cette perspective que les danois nous ont concocté Prisoners of the Sun…

De cet opus découle ainsi un étrange sentiment intime de désespoir. Si dans le dépressive black metal, cette impression nous imprègne complètement, ici, elle est présente et absente à la fois, au sens où il ne fait aucun doute que le but est de ressentir peur et douleur mais, pourtant, cette sensation semble plus venir de l’intérieur que de la musique elle-même… Metal psychologique et préconscient, je confirme !

Lentement rapide, nous avons ici affaire à une sorte de post-black metal bien qu’il ne soit pas si facile de catégoriser Ajuna… Black, sludge et doom sont donc présents pour faire ressortir une atmosphère extrêmement sombre. La musique est profonde, nullement superficielle et semble prendre bien plus de sens qu’il n’est possible pour un humain de le comprendre.

Pris dans son ensemble, Prisoners of the Sun est donc un bel album qui a de la substance. Attention : Ajuna n’est pas simplement un bon groupe. Ajuna sait également créer des chefs d’œuvre. C’est ainsi que "Tribute" et "Suntomb" relèvent de la perfection.
Malheureusement, le point négatif en conséquence est que, malgré la courte durée de l’album, il n’y a que deux morceaux sortant véritablement du lot. Les autres titres sont ainsi intéressants et agréables à mes oreilles, comme "Invisible Cut" et "Medecin", mais cela demeure trop peu pour faire de cet album un excellent album.

En résumé, Prisoners of the Sun est une très belle expérimentation musicale imprégnée d’intelligence et d’intrigue. Je ne peux pourtant m’empêcher d’être déçue puisque j’ai découvert le groupe avec "Suntomb", l’un des morceaux qui me transportent complètement, que j’aime au plus haut point, mais le reste, mis à part "Tribute", n’est malheureusement pas au même niveau.
J’attends toutefois leur prochain opus avec espoir et impatience, en vous priant, pour votre bien-être musical, d’accorder quelques minutes à ces deux titres car, là au moins, vous ne serez pas déçus !







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