CHRONIQUES ALBUMS

Après quelques années d'absence du monde musical, Silent Force revient en grandes pompes avec ce cinquième album bien nommé « Rising from ashes ». Ce disque représente tout ce que j'aime dans un album de heavy-metal. Des musiciens talentueux, une production puissante, des chorus guitares/claviers d'enfer, des chansons accrocheuses et efficaces et un chanteur qui surpasse bien des vocalistes actuels. Bref, un coup de cœur !


On est d'entrée happé par le son des guitares qui sont entre le neo-classique d'un Malmsteen et la puissance des Pretty Maids, Rage et autres Sinner... D'ailleurs, Matt Sinner étant le bassiste du groupe, on en sent tout de suite les bienfaits, sa basse sonne toujours d'enfer et donne avec le monstrueux batteur qu'est Andre Hilgers (Rage) une majesté impeccable à l'ensemble des morceaux.

« There ain't no Justice » est magnifique de musicalité, « Circle of trust » un tube en puissance où le refrain bourré de choeurs dantesques (on comparerait presque avec les dernières productions de Def Leppard tant cela semble surproduit...) sonne très efficace, à l'instar de « Living to die » et surtout « Before you run », chanson plus rapide et entraînante, grâce surtout au petit gimmick de clavier qui rentre immédiatement en tête...

Pourtant je n'ai jamais été très fan de ce groupe, peut-être que le chant de DC Cooper devenait trop pompeux à la longue, trop maniéré à mon goût, mais le flambeau est relevé avec brio, Michael Bormann (ex-Jaded Heart) possède un timbre plus éraillé et fait largement le job. Les morceaux lorgnent de plus en plus vers un hard-rock classieux (« You gotta kick it »), comme le guitariste Alex Beyrodt s'évertue à faire avec son autre combo Voodoo Circle, moins longs en soli et plus directs, les refrains sont imparables, les morceaux s'enchaînent trop vite tellement c'est bon, les claviers, moogs rapides, nappes symphoniques et orgues (tenus par Alessandro Del Vecchio, fabuleux aussi dans son groupe Eden's Curse) sont très inspirés et la façon de jouer de l'orgue Hammond est très intéressante, pas démodée pour un sou (c'est un comble pour un instrument qu'on entend depuis la fin des années 50...) et à mille lieues de tous les claviéristes utilisant ce son... passionnant à analyser !

Silent Force renaît réellement de ses cendres, sans faute de goût - ils ont même la classe de nous épargner la traditionnelle ballade bien kitch qui aurait normalement dû se trouver au milieu de tous ces brûlots incroyables... Seuls les deux derniers, « Anytime, anywhere » (on se croirait en plein Hysteria de Def Leppard..) et « Kiss of Death » (nan mais c'est quoi ces paroles !!! Un enfant de cinq ans pourrait en écrire de plus intéressantes....), manquent d'originalité et achèvent cet album avec un sentiment d'inachevé, on aurait bien repris un deuxième « Born to be a fighter » par exemple....

Une réussite, un coup de cœur, une grande claque musicale, qui ravira les amateurs du groupe bien évidemment, mais aussi tous les amoureux de musique metal mélodique en général et tous ceux qui aiment une production ras-la-gueule, bien moderne, avec 40 pistes de choeurs, et un mur de Marshall pour mettre tout le monde d'accord... La meilleure surprise de cette fin d'année avec les derniers Ayreon, Hacride et Dream Theater.... Joyeux Noël !!