CHRONIQUES ALBUMS

Plus de 15 ans après avoir pris sa source en Allemagne, le Ruisseau des Faucons continue de couler et suit sa route à travers les montagnes du Black Folk. ASA, nouvelle livraison du one-man Band (alias Vratyas Vakyas) est arrivé dans les bac en cette fin d’année. La sortie de cet album arrive finalement peu de temps après TIURIDA (2 ans) puisque le groupe avait auparavant marqué une pause de 7 longues années durant lesquelles les fans n’ont cessé de s’impatienter. Un nouvel album de FALKENBACH est un petit événement en soi étant donné la renommé du groupe dans son style, un peu à la manière d’un SUMMONING dont les points communs sont plus nombreux qu’il n’y parait.

ASA, s’il est de la trempe des opus précédents, marque une nette évolution dans la production : dés l’ouverture VAER STJERNAR VAERDEN le son se révèle plus clair et limpide. Les chœurs féminins en sont le parfait exemple, presque cristallin, et l’accompagnement Metal s’en suivant confirme ces impressions : chaque instrument est parfaitement identifiable. Pour le reste, FALKENBACH reste FALKENBACH et nous pond un album typique du groupe. Le second titre WULFARWEIJD tranche dans un style plus BLACK SYMPHO : des nappes de claviers sont toujours présentes (un peu comme une marque de fabrique), les riffs toujours mélodiques et épiques. Ce second morceau marque néanmoins une accélération des tempi auxquels Vratyas ne nous avait que très peu habitué, encore plus frappant sur BRONZEN EMBRACE, véritable furie Black. Traditionnellement, les pistes sont plus lentes, lourdes comme sur ce MIJN LAEZT WOURD par exemple.

Mais si l’album trouve sa place parmi les grands frères, ce dernier FALKENBACH contient tout de même quelques points de rupture avec le passé. On l’a dit par sa production (trop) limpide, quelques innovations (tempi rapides) et, surtout, des morceaux raccourcis !! Oui monsieur. Les ¾ des pistes de l’album durent de 3 à 4 minutes seulement. Le résultat est que FALKENBACH perd un peu de sa superbe. Le tout apparaît moins épique, le son travaillé enlève un peu de ce côté organique et onirique même s’il le garde dans la musicalité (le très bon I NATTENS STILTA ou le sublime EWEROUN). Alors oui, ASA déçoit. Il n’est pas pour autant un mauvais album, il est même très bon dans le genre. Le problème c’est qu’il souffre d’une comparaison avec des chefs d’œuvres que sont EN THEIR MEDH RIKI FARA (1996) ou MAGNI BLANDINN OK MEGINTIR 1998), 2 excellents albums du groupe et, logiquement, on attend beaucoup de FALKENBACH. Et oui, c’est un comble de s’en prendre à une production trop parfaite. Mais replonger vous dans les premiers albums avant celui-ci et vous entendrez.

ASA est un très très bon album de Black Folk, grâce à des morceaux réussis dont I NATTENS STILTA et ses passages orientaux ou sa conclusion planante ou EWEROUN, morceaux Folk aux mélodies sublimes. Il n’en reste pas moins que l’on attend énormément du groupe, trop peut-être, donc ASA déçoit les fans des premiers albums. Lorsque Summoning maintient un cap depuis les débuts (sa production toujours un chouilla brouillon et onirique) FALKENBACH a tenté quelques innovations peu bénéfiques à sa musique et son univers. Un univers dans lequel certains pénétreront plus facilement mais qui retiendra moins les adeptes d’une musique organique aux ambiances Folk plutôt qu’une plastique de rêve. Mais on apprécie quand même.