CHRONIQUES ALBUMS

Dans la famille "Je-prends-mon-temps-pour-sortir-un-album", je voudrais l'allemand.
Toute plaisanterie mise à part, Beltez est un groupe de black metal dépressif, fondé en 2002 par le guitariste/chanteur DOD (aka Dominic Kappelhoff) et à la discographie forte de deux albums, deux démos et un album live, tous sortis dans un intervalle de deux ans.
Après neuf ans de silence, le groupe revient avec un troisième album intitulé "Tod : Part 1" qui, comme son nom l'indique, est axé sur la mort et le moment où elle intervient dans la vie.


L'album commence par "Das Schwarze Grab" et son riff d'intro mid tempo malsain sur lequel la voix torturée de DOD fait son apparition, pour ensuite laisser place à un riff rapide et tranchant, toujours accompagné du chant. Durant les quarante trois minutes de l'album, le groupe ne cessera de jouer sur le tempo, tantôt ralenti, tantôt accéléré, sans pour autant casser l'ambiance pesante de l'album.
Autre titre remarquable de l'album : "Endzeit". La partie instrumentale de l'intro est composée comme une de ces ballades langoureuses dont le pop-rock regorge avec des arpèges de guitare sur une basse jouant la fondamentale à chaque temps et en bonus, le rythme de batterie un peu cliché qui va avec. Mais ne vous y méprenez pas, avec une disto malsaine sur la guitare et un cri au milieu, ça donne un riff typiquement black metal, et les autres parties en arpège du morceau ne feront que renforcer l'ambiance sombre, bien que ces dernières soient inspirées du riff d'intro.
Outre des titres inédits, le disque contient deux reprises de leur second album "Selbstmord" : le titre éponyme et "Zu Den Sternen Blickend", et une reprise de Slime (un groupe de punk allemand fondé en 1979). Concernant la reprise de Slime, il s'agit du titre "Der Tod Ist Ein Meister Aus Deutschland" que l'on retrouve sur l'album " Schweineherbst" sorti en 1993. Le titre est bien exécuté, plus cru mais fidèle à l'original et imprégné de la noirceur de Beltez.
Pour les titres du deuxième albums, le groupe leur offre une véritable cure de jouvence en remaniant l'ordre des riffs et en leur donnant le son moderne de ce nouvel album.
Côté production, les allemands nous avaient habitué à un son "underground" sourd, avec beaucoup (trop) de grave et sale. Avec ce nouveau disque, le groupe a opté pour un son froid et précis, avec une basse ronde mais imposante, des guitares tranchantes volontairement salies et petit bémol, une batterie un peu trop compressée.


En conclusion, "Tod : Part 1" est un disque réussi, bien exécuté et qui sait où il va.
Amateur de black cru, laissez vous tenter.