CHRONIQUES ALBUMS

"Grand Blood" est le troisième album des Bostoniens de DOOMRIDERS. Autant vous dire de suite que cet opus porte bien son nom, il bastonne et fait couler le sang ! Dès les premières notes, le rythme est soutenu et intense, l'auditeur n'aura pas le temps prendre sa respiration. Comme sur un ring de boxe, les musiciens vous envoient des parpaings en pleine face. Uppercuts, directs en rafale, tout est calé et dosé pour vous faire mettre un genou à terre, vous couper le souffle . Pas le temps de se relever qu'il faut repartir quoiqu'il arrive au combat, la déferlante sonore commence à vous envahir l'esprit, DOOMRIDERS distille un rock sombre, doom sans compromis. Newton (guitare et chant) éructe à tout instant comme si sa vie en dépendait, la section rythmique est lourde et puissante, la basse et la batterie façonnent un travail de sape continuant à vous anéantir. Les guitares usent de riffs pachydermiques créant un volume sonore monumental. L'ensemble pourrait être captivant sur une faible longueur, mais la ressemblance des morceaux procurent un épuisement avant la fin de l'album. Le souffle ne revenant pas, l'auditeur arrive jusqu'au dernier titre en apnée. Les guitares claires utilisées en arrière plan durant les morceaux résonnent comme un avertissement, révélant qu'à tout moment le K.O. peut surgir. Quelques morceaux sortent tout de même du lot, comme le puissant et captivant "New Pyramids" ou "Gone To Hell" pour son coté mélodique.

La production prolonge cet aspect de lourdeur, d'écrasement et chargé. Pourtant "Grand Blood" n'est pas un mauvais album, bien au contraire. De multiples écoutes permettent d'accéder au monde du groupe, révèlent des qualités techniques , des compositions maîtrisées mais aussi un contenu inégal, une auto-satisfaction ayant demandée plus de prises de risques.

En conclusion, "Grand Blood" permet de passer un moment agréable, mais laisse l'auditeur sur sa faim.
Espérons que le groupe ne s'endormira pas sur ses lauriers pour la suite de sa discographie. DOOMRIDERS ne peut se suffire d'aussi peu.