SEPTIC FLESH
Ophidian wheel [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 69.10
Style : Gothic death metal
  Infos :Ré-édition de l'album sorti initialement en 1997
  Contact label : http://www.season-of-mist.com/
  Contact groupe : http://www.septicflesh.com/ https://myspace.com/septicfleshband
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 03 novembre 2013 , réalisée par Barclau
   
Sorti initialement chez Holy Records en 1997, Ophidian Wheel avait reconfirmé tous les espoirs placés en Septic Flesh. Le doute n'était plus permis, ce groupe ferait sa route sous le signe de la qualité et ne nous ferait jamais de mauvaise surprise. En plus de vingt ans de carrière, le démenti n'est pas possible : Septic Flesh a scrupuleusement suivi cette route et offert une discographie exceptionnelle. Celle-ci commença par l'étonnant "Mystic Places Of Dawn" qui proposait une nouvelle voix au death metal. Pas mal pour un album inaugural ! "Esoptron" confirmait, "Ophidian wheel" encore en nous subjuguant au passage.
Nous reparlons de ce chef d'œuvre à l'occasion de sa réédition chez Season Of Mist. Je tiens donc d'abord à les remercier pour deux raisons: d'une ça permet de remettre dans l'actualité des disques majeurs, de les faire découvrir aux plus jeunes. De deux, les albums de Septic Flesh sont devenus rares en édition originale vu la popularité croissante du groupe. J'ai la chance d'avoir gardé mes originaux la spéculation abusive allant bon train sur les sites d'occasion.

Pour autant, le label ne se contente pas de rééditer en ressortant l'original (pas un repress), mais rend l'objectif autant intéressant pour ceux qui découvrent que pour ceux qui connaissent déjà et dont le cd a probablement subi les outrages du temps. Au menu, remasterisation pertinente sans rien dénaturer, trois morceaux avec mix différent à la dynamique plus frontale en bonus et nouvel artwork réalisé par Seth Siro Anton. Sur ce point je suis attaché à la pochette originale mais la refaire permet de réactualiser le disque et de différencier les éditions.

Venons-en au disque d'ailleurs. Je vous l'ai dit, c'est un chef d'œuvre et il suffira d'écouter "The futur belongs to the brave" pour en être convaincu. C'est simple : personne ne fait ça. Sombre et violent, le chant est guttural et puis soudain ça prend des virages mélodieux sublimes auxquels nous n'étions pas habitués. Il y a un sens épique, mais au delà de tout il y a un côté théâtral et opéra novateur. Novateur car totalement affranchi des clichés, inspiré, et parfaitement cohérent avec la cohabitation death metal notamment grâce aux magnifiques interventions de Natalie Rassoulis. Les précédents opus présentaient déjà quelques ingrédients mais ici le groupe va au bout de sa démarche et se distingue définitivement par plusieurs aspects. L'esthétique musicale donc, mais aussi la thématique nourrie par les légendes de la Grèce ancienne d'où un certain "folklore" totalement nouveau dans l'univers du death metal. Pour preuve le merveilleux "Phallic Litanies" qui fait suite au très bon et efficace "The Ophidian Wheel". Il faut dire que les types à la tête du groupe ont justement une tête bien remplie (historien, musicologue...), tout pour construire une démarche artistique forte car pas uniquement inscrite dans la musique. Leur œuvre est on peut dire transversale mais démarre dans la musique car elle est aussi graphique et thématique. Septic Flesh a avant tout un message à faire passer.
L'album développe sa richesse en trois axes, des morceaux death et mélodiques, d'autres mêlant l'univers opéra au death, et des morceaux (en moindre nombre comme le très beau "Tartarus", "Microcosmos" ou encore le final folklorique "Enchantment) dédiés totalement à l'opéra et aux temps anciens. En somme nous avons ici réunies les identités Chaostar et Septic Flesh.
Le résultat est un voyage entre les époques en onze visions complémentaires et toutes superbes. Difficile de citer un morceau en particulier, ils ont chacun leur personnalité que ce soit "Razor Blades of guilt" qui démarre violemment, contrebalancé par de magnifiques riffs qui feront penser à Paradise Lost puis par un passage somptueux et épique vers 1mn50. La fin développe un très beau thème. S'il y a deux morceaux où on sent parfaitement les ambitions unificatrices du groupe, ce sont les points d'orgue du disque (chefs d'œuvre dans le chef d'œuvre) que représentent "Geometry in static" où la voix de Natalie fait encore des merveilles. Riffs accrocheur, saveur doom puis heavy, ce titre est comme l'essence même du groupe. Une merveille de guitares harmonisées. Peut-on monter plus haut ? Le lancinant "Shamanic rites" nous fait dire "oui". C'est un coup de génie, celui qui m'avait à l'époque fait adhérer définitivement à leur univers à part, teinté de mythes, de regrets, d'une atmosphère gothique qui prend sa source dans une sorte de désespoir lucide. Désespoir puisé dans le passé puis projeté dans le présent (sans forcément se morfondre comme le montre "Heaven Below") qui nourrira les albums du groupe et trouvera un impact impressionnant avec l'hallucinant "The Great Mass".

Septic Flesh puise dans les sources pour mieux ausculter notre présent et nous donner des clés pour préparer l'avenir. Et dans cet avenir proche, un nouvel album se profile car ils sont en studio ! Préparez-vous donc en refaisant la découverte de la genèse d'un groupe majeur du death metal et au-delà, d'un chef de file et d'orchestre cherchant à travers sa musique à comprendre la grande partition parfois dissonante de l'humanité.







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