CHRONIQUES ALBUMS

Le doom n'est pas l'apanage de formations majoritairement Européennes, nous le savions déjà avec notamment les oeuvres passées du duo brésilien de Sao Paulo HELLLIGHT. Ce duo formé en 1996 constitué par Alexandre Vida (basse) et Fabio de Paula (guitares, chants) s'est enrichi de Phill Motto à la batterie et de Rafael Sade aux claviers pour nous offrir un quatrième opus intitulé "No God Above", No Devil Below", tout un programme bien imagé par la pochette du CD.
Place ici encore une fois au funeral doom dans toute sa splendeur rien que pour vous les inconditionnels du style qui vous abreuvez aussi à la source du doom épique d'un SOLITUDE AETERNUS par exemple, le combo le plus proche de HELLLIGHT il me semble.

Une première écoute de ce nouvel enregistrement ne parlera pas beaucoup aux néophytes du genre de part un côté somme toute assez linéaire, sans surprise, et lassera au bout des premiers titres.
Mais si vous avez déjà laissé envahir votre esprit par ces ambiances funéraires de lumière noire, si vous êtes prêts pour une nouvelle expérience de métal extrême aux rythmiques pesantes mais néanmoins mélodiques et mélancoliques, alors écoutez avec moi ce "No God Above, No Devil Below". Ecoutez ces voix claires "justes", ces murmures, ces voix death leur répondant. Ecoutez ces envois épiques qui nous font penser à certains moments à des musiques de films. Appréciez cette intensité qui met en exergue des textes qui vont au plus profond de l'être humain, son existence, ses croyances, ses doutes et ses dérives souvent malheureuses. Ecoutez ces nappes de claviers, ce piano insidieux, ses soli guitaristiques du plus bel effet, cette rythmique étouffante comme un ciel noir d'orage.
Le titre de l'album résume à lui seul les 77 minutes de litanies offertes dans une ambiance lourde métallique qui nous fait voyager dans l'au-delà tout simplement. Ces longs titres de presque 10 minutes chacun ne vous paraîtront pas bien longs si vous vous laissez absorber par ce brouillard musical sans fin d'où sortira la lumière des ténèbres, celle de l'enfer pourquoi pas!

HELLLIGHT continue donc dans sa lancée, sans chamboulement, sans bousculer ses habitudes, son style. Ce nouvel opus ne va donc pas vous surprendre outre-mesure, mais reste assurément toujours aussi intéressant grâce à l'empreinte indélébile laissée par cette formation brésilienne qui possède tous les codes inhérents au doom pour vous faire encore une fois vibrer dans une autre dimension.