CHRONIQUES ALBUMS

La rentrée 2013 est chargée pour Ulf Theodor Schwadorf qui, non content de sortir un DVD live avec Empyrium, nous livre également le cinquième album de The Vision Bleak. Après avoir vogué sur les mers, visité les Carpates, et rencontré les loups-garous, le groupe s'est penché ce coup-ci sur les deux milles contes et légendes allemands qui parlent de sorcières.

Dès l'introduction, le groupe nous plonge dans une ambiance froide, sombre et torturée sonnant comme un compte à rebours. Puis démarre « A Witch Is Born » un morceau speed dont le riff principal de guitare n'est pas sans rappeler « Night Of The Living-Dead » de leur premier album et la ligne de chant rappelle fortement leur deuxième. Toutefois, le groupe ne se contente pas seulement de faire du neuf avec du vieux, les allemands se réinventent et vont, véritablement, jouer avec les ambiances. Ainsi le titre « A Witch Is Born » se finit par un riff mid tempo lent et hypnotique, amené d'une manière tout à faire naturelle.
C'est d'ailleurs un des points forts de ce disque : le naturel. Aucun passage ou transition ne choque, chaque riff s'emboîte parfaitement avec le suivant et l'on retrouve ce côté magistral qui avait disparu sur les deux derniers albums.
Autre titre illustrant ce jeu des ambiances : « Cannibal Witch ». Une intro que l'on pourrait trouver sur un album de black avec une guitare jouant des accords décomposés et l'autre faisant glisser lentement le médiator sur les cordes. Puis la voix et les autres instruments vont venir se greffer, faisant ainsi monter la lourdeur du morceau jusqu'à arriver à un refrain à la fois lourd et groovy.
Autre point fort de ce disque, on retrouve chez Allen B. Konstanz cette voix qui, à la fois chante et conte les paroles. Ainsi sur des morceaux comme « The Wood Hag » inspiré de l'histoire d'Hansel et Gretel (comme le l'illustre le clip), ou « The Blocksberg Rite » inspiré de la montagne du même nom qui est un lieu de sabbat important pour les sorcières, on imagine aisément les actions des personnages lorsque le chant nous les narre.

Après avoir tourné en rond sur «The Wolves Go Hunt Their Prey » et « Set Sail To Mystery », The Vision Bleak se reprend en main pour nous livrer un album sombre et maîtrisé, renforcé par une production magistrale.
Mon coup de coeur de la rentrée.