CHRONIQUES ALBUMS

Sorti il y a 2 ans, STAIN OF DISGRACE, le premier album de ce combo finlandais était passé plutôt inaperçu. Ce 1er novembre, 2eme offrande du groupe, toujours dans cette veine DEATH MELODIQUE. La Finlande ayant plutôt bonne réputation dans ce style de metal, qu’en est-il de ce SEASON OF WITHERING au visuel absolument ignoble ?

Heureusement, le contenu est bien loin de cette photo en guise d’artwork : c’est pas parce qu’on a 3 verrues sur la tronche et une grosse moustache qu’on n’est pas un très grand musicien sympathique. ( toute ressemblance est fortuite, of course ! ) Comme toujours, ces nordiques ont le sens de la mélodie. Accrocheur, entêtant, l’album est réussi de ce point de vue puisque la plupart des morceaux sont facilement assimilables (SEASON OF WITHERING) et globalement accessible (PARANOIA, SILENT PASSAGE). Certes, certains morceaux révéleront une composition un peu plus complexe à l’instar de ce SHAPE OF MIND et le brillant ZERO HOUR (l’un des tous meilleurs morceaux de l’album) mais un auditeur peu habitué au DEATH MELO (pour les intimes) saura y trouver son compte.

En fait, l’aspect mélodique mis en lumières par des guitares au son aiguisé, claire et les nombreux samples est l’un des points essentiels de l’album. Les voix claires également, présentes dans quasiment chaque morceau. Vous comprendrez par contre que question originalité, on repassera. Rien de vraiment neuf dans l’album et l’on ne sent pas vraiment un point sur lequel les Finlandais pourraient se démarquer. Un album semblable à celui des Italiens de RAINTIME avec leur sublime FLIES AND LIES (2006), sans en atteindre le niveau très élevé. L’autre point noir du disque serait la production souffrant du syndrome « Loudness War ». On aurait aimé un son plus organique et davantage de profondeur car le disque est d’une platitude assez déconcertante malgré les dualités guitares/samples et voix death/claires. Dommage.

Dommage car l’album révèle malgré tout un certain potentiel. Le groupe sait reprendre les bonnes choses des autres pour l’adapter à sa sauce, comme ce SHAPE OF MIND. Le groupe a su y distiller aussi bien des samples que des parties claviers (style piano) et des arrangements avec des cordes (toujours à l’aide de l’informatique malheureusement) pour un côté dramatique pas mal fichu. Et puis les arrangements de DREAMLIKE SILENCE sont dans la même veine et tout aussi réussi : le groupe à donc de la suite dans les idées.

Vous comprendrez que si l’on ne conseille pas ce SEASON OF WITHERING à tout prix, vous pouvez tout de même y jeter une oreille, histoire de connaître ce combo Finlandais qui ne s’arrêtera surement pas là. Du bon et du moins bon ici, car si l’album est travaillé et le côté mélodique agréable, le son est trop indigeste (comparez avec le dernier Satyricon et vous verrez) : trop numérique et trop compressé. Le mieux, c’est d’écouter.