SARKOM
Doomsday elite [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 40.46
Style : Black metal
  Infos :
  Contact label : http://www.darkessencerecords.no/
  Contact groupe : http://www.sarkomsect.com http://www.myspace.com/sarkom
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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  Chronique : 19 octobre 2013 , réalisée par Vyzhas
   
Le « true norwegian black metal » a perdu de sa gloire passée, laissant pour certains, un trône désormais vacant. Beaucoup pensait que la nouvelle vague de groupes émergeant de la scène black metal norvégienne peinerait à tirer leur épingle du jeu par manque d’innovations. Mais un groupe comme Koldbrann avec son dernier album « Vertigo » (2013) a prouvé que le black metal norvégien n’était pas mort, il a juste opéré une métamorphose tant sur le plan idéologique qu’artistique. Les puristes nostalgiques du son « à l’ancienne » n’y prêteront surement pas plus qu’un regard cynique et indifférent. Mais des brebis égarées des premières heures et dépourvues de repères peuvent au contraire rallier cette « mutation » du genre. Ainsi Koldbrann a su proposer un black metal original et de qualité. Mais il n’est pas le seul exemple, Sarkom et son dernier méfait « Doomsday Elite » risque bien de faire parler de lui. Formé en 2001 par Sgt V (Svarttjern) à la basse et Unsgaard (So Much Nothing) à la voix, la formation de Lorenskog ayant signé avec leur label national Dark Essence Records, revient après 5 ans d’absences avec le successeur de « Bestial Supremacy ». Le combo norvégien est doté d’un nouveau line-up avec Uruz de Urgehal derrière les fûts, Sagstad et Strönen deux anciens membres du groupe, s’occupent des guitares. Quand on parlait de mutation du style, Sarkom en est belle et bien la preuve car le groupe s’éloigne petit à petit du black thrashisant que pratiquait la formation sur ses deux premières réalisations.

En effet, dès le morceau éponyme en guise d’ouverture du disque, Sarkom est bien décidé à prouver qu’il ne fait pas dans la dentelle. Le morceau est rapide et fait montre d’une brutalité féroce. On est loin du black/thrash de « Bestial Supremacy ». A noter également à la fin du morceau, l’apparition d’un instrument à vent jouant dans une gamme arabisante ajoute du relief au morceau pour un résultat des plus jouissifs. On enchaîne avec un titre en norvégien « I Utakt med Gud » où Sarkom revient à ses premiers amours avec un morceau très black/thrash. Le pont atmosphérique plonge la musique dans un état de torpeur tout en maintenant un climat de tension palpable. On sent clairement l’influence de leurs compatriotes de Urgehal avec ce couple riffs incisifs/batterie au rythme effréné très bien mis en valeur par la production. Le travail de composition de Sarkom a clairement évolué vers un esprit perfectionniste. « Doomsday Elite » est un véritable travail d’orfèvre : Sarkom marrie subtilement son black metal avec des mélodies ambiancées qui contrastent et subliment sa violence. Les morceaux « No Loose Ends » et « Inside a Haunted Chapel » sont le parfait exemple de ce sens de la composition finement ciselée, alliant avec maestria riffs très brutaux et mélodies saisissantes et ambiances d’une violence épique.

Intensité, c’est le maître-mot de « Doomsday Elite ». Pendant quarante minutes, l’ennuie ne se manifeste à aucun moment sur l’album. Les morceaux s’enchainent avec leur lot de riffs entêtants et de brisures rythmiques à l’image du frénétique « Predators in Disguise » ou du plus mélodique « Solemn Disorder 'Til Human Extinction ». Le morceau « Cosmic Intellect » est peut-être le morceau le plus malsain du disque avec ses dissonances débridées et sa structure tortueuse. On arrive enfin à la fin de l’album avec le grandiose « Stigma » avec ses riffs très épiques et ses sublimes nappes de claviers à la fin du morceau rappelant curieusement les finlandais d’Alghazanth. Certains amateurs d'un black metal plus primitif trouveront la production trop « plate » et la batterie trop triggée, mais pour votre serviteur, nous sommes ici en présence d’un album ultra-abouti où chaque détail a été travaillé en profondeur atteignant un niveau de professionnalisme impressionnant.

Soulignons également les prouesses vocales de Unsgaard qui ne se contente pas de son seul chant criard et utilise différents registres de voix qui peuvent aller d’un murmure malsain à des vocalises caverneuses. Dès lors il ne fait pas qu’accompagner la musique, il participe au développement des atmosphères. Enfin pour enfoncer le clou, Sarkom a su s’entourer d’invités de marques comme Psy Coma (The Kovenant), HaaN guitariste soliste au sein de Svarttjern ou encore Nachtgarm, vocaliste de Negator et ayant fait un bref (mais remarqué) passage chez les suédois de Dark Funeral. Autant dire que Sarkom a mis les petits plats dans les grands, et cela se ressent sur ce « Doomsday Elite » plaçant les norvégiens au sommet de leur art !

[Si vous avez adoré le très ambiancé "Ikonoklast" (2011) de Urgehal et le black alambiqué et les expérimentations d'"Ekpyriosis" (2010) de Setherial, vous serez séduit par Sarkom et son chef d'oeuvre "Doomsday Elite" !]







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