FUNERAL DAWN Funeral Dawn [ 2013 ] |
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MCD/EP Durée : 27.33 Style : Pagan black metal |
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Chronique : 19 octobre 2013 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
FUNERAL DAWN est un groupe qui prend son temps. Formé en 2003, leur première démo, Forgotten Landscapes, n’a vu le jour qu’en 2007. A l’époque constituée de 8 musiciens, la formation jouait un black metal aux accents médiévaux. Mais cela n’est qu’un souvenir. En effet, si Funeral Dawn n’est désormais constitué plus que d’un seul membre fondateur (le chanteur, tout de même accompagné de trois musiciens aujourd’hui), le groupe a surtout récemment pris un nouveau départ musical en abandonnant ses instruments traditionnels. Toutefois, le groupe, basé à Paris, n’a pas totalement retourné sa veste. C’est ainsi que Funeral Dawn vient à nouveau nous prouver son penchant pour le pagan black metal via une seconde démo, cette fois éponyme. Ne nous le cachons pas : clairement, qui dit démo dit, souvent, musique amatrice avec un son exécrable. Pourtant, on le sait bien, ce n’est pas un principe irréfragable et Funeral Dawn fait partie de ces groupes qui redonnent à cette appellation une signification plus prestigieuse. Je ne connaissais pas Funeral Dawn auparavant et, pour être franche, je n’en avais jamais entendu parler. Pourtant, il a suffi d’un seul morceau pour me donner l’envie, non seulement d’écouter ce groupe en boucle, mais également de rédiger cette chronique. Vous l’avez compris, amateurs de chroniques acerbes, passez votre chemin. Il faut avouer qu’une chose m’a tout particulièrement frappée : le lien évident qui unit Funeral Dawn à Belenos. Certes, ce n’est exactement pas la même chose, mais comment résister à la tentation de comparaison avec ce brillant, que dis-je, cet excellentissime groupe de celtic pagan black metal qui partage également cette affection pour les paroles en français ? Car oui, l’une des choses les plus intéressantes tient à cet élément, que ce soit dans l’un ou l’autre des deux groupes. Comme moi, vous vous sentez peut-être habituellement gênés, étrangement, lorsque vous entendez des paroles dans votre langue maternelle à l’occasion d’une musique classée dans le genre metal. Cependant, il me semble que, là encore, cette règle connaît des tempéraments. Year of No Light, Belenos ou encore Alcest sont des groupes qui ont su me faire changer, au moins partiellement, d’avis à ce sujet. Désormais, c’est le morceau "Tree of Salem" de Funeral Dawn qui me fait crier haut et fort que langue française et metal sont plus que compatibles. En l’occurrence, je suis d’avis que cela ajoute une dimension autre au morceau que dans l’hypothèse où il aurait été rédigé entièrement en anglais : en effet, mon attention est automatiquement captée. De plus, si je glorifie souvent Belenos pour sa haute qualité d’écriture, Funeral Dawn semble ne pas non plus avoir à rougir quant à cet aspect. Bien que je n’aie malheureusement pas à disposition les paroles écrites de cette démo, celles-ci paraissent bien éloignées des titres mielleux et désespérés de certains groupes : elles mettent en avant un univers bien plus mythique et belliqueux. C’est ainsi que le deuxième morceau fait référence à Balor, Roi des géants Fomoires qui incarnent chaos et destruction dans la mythologie celtique irlandaise, ce dernier étant une sorte de cyclope grec. Le cinquième et dernier morceau, "Glam Dicinn", est également un exemple à citer puisqu’il s’agit là d’un renvoi à une malédiction druidique aboutissant à la honte et la laideur et donc, à terme, au rejet par la société. Mais au-delà de ces mérites mythologico-linguistiques, Funeral Dawn est, avant tout, à louer pour ses infinies qualités musicales. En effet, si beaucoup de groupes rentrent aisément dans des cases en se contentant de suivre les codes des différents styles, Funeral Dawn trace lui-même son chemin. De cela résulte, certes, une incontestable base de black metal, mais ce black est magnifié par de nombreux éléments issus d’autres genres, principalement, vous l’aurez compris, du pagan. Cette alliance aboutit à une réussite des plus totales car ces français peuvent se targuer d’avoir donné naissance à une galette que je qualifierais comme naturelle et authentique. J’ai l’habitude de donner cette description à des groupes issus du post-rock notamment, qui baignent dans douceur et tristesse, mais il serait malvenu de ne pas mentionner ce ressenti ici aussi. Funeral Dawn réussit ainsi à toucher du doigt ce que le pagan metal doit être : une musique emplie de sincérité et qui a du cœur. En conclusion, il s’agit là d’une excellente démo, pleine de promesses quant à un remarquable futur pour le groupe à qui je conseille fortement de rester, cette fois, dans cette voie soigneusement tracée, en laissant cette place capitale donnée aux riffs principaux des morceaux et à ce chant totalement maitrisé : ces éléments font tout le charme de cette musique travaillée et personnelle. Funeral Dawn est un groupe qui prend son temps. Et il a raison. |
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