KING FEAR
Frostbite [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 33.37
Style : Black metal
  Infos :
  Contact label : http://quality-steel.de/
  Contact groupe : http://king-fear.de https://www.facebook.com/thekingfear/app_182222305144028
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 18 octobre 2013 , réalisée par Vyzhas
   
Dans les sides projects, il y a à boire et à manger ! Entre la création d'un exutoire différent ou la redite banale du groupe en parallèle, le fan doit faire le tri. Étudions de plus près le cas de King Fear ! Ce groupe de black metal allemand est un projet assez récent fondé en 2011 par son impressionnant et charismatique vocaliste Nachtgarm (Negator ; ex Dark Funeral) et Mal Daeth (guitare/basse) ; le duo est ensuite rejoint par le batteur BonneInn (ex- Eisenvater). Après un EP 5 titres aux sonorités black/death sorti en 2012, le groupe nous délivre son tout premier album fin septembre 2013 via le label allemand Quality Steel Records, sobrement intitulé « Frostbite ». A en juger par la pochette aux couleurs très froides et aux corpse-paints très classiques de chacun des membres, un auditeur comme votre serviteur s'attend à un disque d’un black glacial et haineux dans la veine norvégienne. Il n’en est rien car on a ici affaire à un black metal teinté de résonances rock'n’roll. La production est également aux antipodes du genre avec un son chaud, limpide et résolument moderne. A partir de ce postulat, certains puristes du son "true black" crieront au scandale, mais il serait regrettable de bouder notre plaisir !

Il est clair que King Fear ne fait pas dans la facilité et ne suit pas bêtement les sentiers battus et rebattus de nombreuses fois par une infinité de groupe. Les teutons développent une musique à l’ambiance unique et très personnelle et leur black ‘n’roll rappelle le Satyricon de la période « Volcano » et « Now Diabolical ». A ceci près que je trouve les deux albums des norvégiens précédemment cités un peu linéaires sur la durée. King Fear, bien que dans une approche simple et efficace, peaufine ses ambiances, ses mélodies pour arriver à un tout cohérent où chaque morceau a sa propre personnalité. On ouvre les hostilités avec le morceau "Conquering the useless" avec une intro pachydermique et des riffs rock'n'roll très bien sentis, le chant très criard de Nachtgarm est d'une violence jouissive. Même si le tempo général du disque demeure en majorité dans des teintes mid-tempi, King Fear montre qu'il sait faire un black metal plus haineux et rapide ("Death Zone" ; "Immortalized"). Ainsi vous l'aurez compris, le point fort de "Frostbite" réside dans la variété qu'il propose. Le morceau éponyme aux riffs très catchy montre un Nachtgarm en totale maîtrise de son sujet alternant différents registres de voix passant du très criard, au rauque malsain à la Shining (Suède) ou encore des superpositions de backing vocals death à la façon de Glen Benton (Deicide). "The Wickedest Man" poursuit dans cette voie avec un titre purement black/death. King Fear possède plusieurs cordes à son arc, et montre qu'il est très à l'aise aussi bien dans le black'n'roll que dans la création d'ambiances malsaines, en témoigne un morceau comme "Black Gravel" avec ses riffs dissonants, un break presque doom ainsi que l'utilisation de samples indus que l'on retrouve également dans le titre "Immortalized". La fin du disque se révèle être plus riche en émotions à l'image du très épique "Empires Aloft" avec ses mélodies envoûtantes et mélancoliques. "Frostbite" termine en beauté avec le titre "Re- conquering the useless", un morceau black très mélodique que n'aurait pas renié la scène suédoise (en particulier un groupe comme Naglfar). Il est également important de mentionner que "Frostbite" est un concept album inspiré par l'histoire de l'alpinisme. Le communiqué de presse du groupe indique que le concept du disque est basé sur la « conquête de l'inutile » - désir possessif de l'humanité d'atteindre les plus hauts sommets... ». Dès lors King Fear aborde un sujet assez inédit dans le milieu black metal !

En conclusion, grâce à un travail abouti du compositeur principal Mal Daeth (guitares/basse), à la variété des morceaux proposés, et un Nachtgarm n'ayant désormais plus rien à prouver sur ses dantesques capacités vocales, King Fear nous livre un excellent premier album. Soulignons également la section rythmique bien mise en valeur par la production avec une batterie d'une puissance redoutable tout en restant groovy et une basse vrombissante. Ainsi le communiqué de presse du groupe le confirme : "des groupes tels que Satyricon, Khold, Shining (Suède), Celtic Frost ou encore Entombed et Tiamat l'ont déjà prouvé : le groupe le plus rapide n'est pas forcément le plus sombre et malsain". Avec un premier album d'une telle envergure, King Fear peut prétendre faire parti de cette noble liste !







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