SLOWRUN Prologue [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 45.50 Style : Post-rock |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
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EMOTION |
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Chronique : 15 octobre 2013 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
Alors que SLOWRUN a vu le jour en 2010 en tant que one-man band finlandais, le projet s’est vu transformé en duo au cours de l’année 2012 afin de déboucher il y a quelques mois sur un premier album nommé Prologue. Signé sur le label russe Slow Burn Records, Slowrun est un groupe de post-rock instrumental somme toute assez classique, mais qui sait manier à merveille son fondamental aspect atmosphérique. Comme souvent dans ce genre musical, cette atmosphère se révèle à la fois d’une grande simplicité pour les oreilles et d’un grand profit pour l’âme. En effet, entre mélancolie et timide gaieté, Slowrun réussit dès leur premier album à toucher du doigt une sincérité touchante qui appelle au calme et à la paix intérieure. Approaching est le premier morceau à faire de cette constatation une vérité. En effet, dès les premières notes, une certaine ambiance s’empare inévitablement des auditeurs de manière à attirer l’attention ; il faut par ailleurs avouer que c’est plutôt une bonne idée dans la mesure où cette ambiance portée par la guitare est nettement représentative de Prologue dans sa globalité. Mais il faut attendre On a Fading Road pour que les finlandais révèlent réellement leur capacité à créer de l’émotion à partir de leurs instruments et nous fassent ainsi voyager dans les flots musicaux de la guitare : il s’agit d’un moment tout particulièrement relaxant et d’une grande beauté, cette dernière accroissant à mesure que la présence de la batterie se fait sentir. Il me semble en effet bien qu’il s’agit là d’un des traits du post-rock qui en fait une musique extraordinaire : l’ambiance naît doucement, se dévoile peu à peu, évolue lentement jusqu’à ce que le morceau prenne fin au moment même de son apogée (bien qu’elle soit tout de même délicate en l’occurrence). Vient ensuite la douceur de Ripples and Time qui me donne une sensation, d’abord retenue, de liberté combinée à de la joie. Il s’agit là, à nouveau, d’une magistrale réussite de Slowrun qui réussit à me les faire comparer à certains de mes morceaux préférés d’Explosions in the Sky issus de leur brillant chef d’œuvre The Earth Is Not a Cold Dead Place, c’est pour dire la positivité de la surprise ! S’ensuit le court Glow in Isolation (moins de 5 minutes) qui a, selon moi, plus un goût d’interlude que de véritable morceau et semble avoir pour objectif d’introduire un côté sombre et triste à Prologue. Durant ces quelques minutes, on sent alors l’émotion remonter peu à peu tandis que piano et synthétiseur font leur travail, délaissant alors la guitare primordiale jusque là. De manière assez étrange, ce titre se finit malheureusement en queue de poisson. En effet, Escapism, qui vient lui succéder, est un morceau bien distinct où la douce guitare revient s’imposer. Ici, le titre trouve son sens puisqu’on sent bien que l’idée vise à faire échapper l’auditeur de tous ses maux, de le libérer de ses entraves personnelles ; et, encore une fois, Slowrun réussit son pari. C’est alors à Void de laisser planer à nouveau une ambiance plus mélancolique. S’il s’agit du morceau le plus long, sa première partie semble infinie, sans toutefois laisser place à l’ennui. Il faudra attendre la deuxième partie du morceau pour que la batterie prenne de la puissance et une tournure faisant peu à peu clairement penser à du post-metal. L’album s’achève alors sur un climat bien plus sombre, oppressant et lourd que le reste de l’album, ce qui me fait sourire d’avance quant à un second album plus ancré dans cet univers… D’une manière générale, il s’agit d’un très bon album de post-rock. Instrumental, plein de délicatesse, d’émotions, de crescendos et de calme, Prologue est une réussite du genre. Néanmoins, l’ombre au tableau est celle liée à un manque d’originalité, ce qui reste pardonnable dans la mesure où il s’agit de l’éternel problème du post-rock où peu de groupes réussissent à sortir du lot. Ainsi, un amateur d’Explosions in the Sky ou d’If These Trees Could Talk, par exemple, peut se contenter de ces excellents groupes et passer son chemin dans la mesure où il ne rate pas véritablement quelque chose. De même, s’il y a de beaux moments présents, le duo n’est parvenu qu’à me transporter partiellement.... sans aucun doute, le prochain opus permettra à Slowrun de s’affirmer et d’ainsi affiner mon avis à leur sujet. La véritable musique n’est pas uniquement constituée de sons et de silences. Elle se magnifie dans les émotions qu’elle procure. |
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