CHRONIQUES ALBUMS

Gare à vos oreilles ! Les auvergnats de Nephren-ka arrivent avec leur premier album, "The Fall of Omnius" signé chez Kaotoxin. "Revenge and Supremacy" vous avait déjà fait frissonner de plaisir ? Désolé mais ce n'est certainement pas ce qui se passera à l'écoute de ce nouvel opus. Non car celui-ci va vous faire vibrer la pilosité au point de vous rendre imberbe tant le résultat est bon. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe voici un bref résumé : death technique brutal formé en 2006 basant leur univers sur celui de Dune (par Frank Herbert).

Alors que dire pour commencer ? Déjà pour ceux qui aiment les sur-instrumentistes, ce groupe est fait pour vous. Ils sont tous très bons le montrent et le prouvent. Mention spéciale pour Alex Phalippon à la basse qui m'avait collé une énorme baffe en live il y a de cela quelques mois à la Scène Michelet. Mais la question est vraiment : a-t-on affaire à des masturbateurs de manches uniquement ou bien est-ce plus profond ? Et c'est pour çà que ce groupe me plaît car les musiciens savent utiliser leurs atouts pour créer une ambiance ("The Rise of Omnius") et des structures de qualité ("The Cymek Revoluion") le tout reposé sur un riffing monstrueux ("Mastering the voice").
Par contre ne vous attendez surtout pas à prendre un peu de repos à un quelconque instant de cet album : c'est la guerre ! Le Djihad ! Le "Butlerian Djihad" ! C'est bien de cette partie là de l'épopée d'Herbert dont il est question ici. Pour ceux qui ont besoin d'un petit résumé vulgarisé, le voici :
les humains dispersés dans la galaxie ont créé les machines puis Omnius (une intelligence supérieure) qui finira par contrôler l'humanité jusqu'à ce que certains s'élèvent contre cette tyrannie informatique. Ainsi le "Butlerian Djihad" débute et finit par "The Fall of Omnius" et la victoire des humains. Alors je m'avance peut-être un peu trop sur le chemin de l'interprétation mais je trouve que la thématique du CD est d'actualité. L'omniprésence de l'informatique n'est pas une vue de l'esprit tandis que certains s'alarment déjà quand à cette surcharge technologique vers laquelle l'humanité se dirige et, qui sait, peut-être qu'un jour nous aurons une insurrection humaine faisant face aux ordinateurs.
Mais reparlons musique : NEPHREN KA a sa personnalité propre malgré des allégeances claires au death technique ("The Legend of Selim Pt2") et au death plus old school et plus gras tandis que les ambiances arabisantes (« Praise Shai-Hulud ») se multiplient, plus particulièrement sur les soli de guitare. Mais que l'on soit clair : NEPHREN KA a pour plus grande influence NILE dont il tire son nom et sa base musicale. La voix de Laurent Chambe, si elle n'est pas exceptionnelle, a le mérite d'être maîtrisée et assez sale pour coller au reste du groupe. Le jeu de batterie est précis et efficace, porté par une production puissante et large. Pour ceux qui ont déjà lu mes chroniques, je n'aime pas la production du Hertz Studio. Mais cet album est une exception à la règle : pour une fois la production est personnelle, l'ambiance est étouffante comme le désert d'Arrakis, la production est large et lourde comme Shai-Hulud le ver des sables géant. Bref pour une fois je m'incline.

Bon vous l'aurez compris, cet album est une vraie réussite à mon goût. Je n'ai rien à ajouter sinon que j'attends la suite avec impatience, que je vais me mettre à lire Dune et que NEPHREN KA vient de poser une première pierre colossale en tant que socle de son édifice à venir que l'on souhaite majestueux.