CHRONIQUES ALBUMS

Après avoir joué des reprises de Metallica pendant presque dix ans, Jarle H Olsen et Frank Natas (guitares) décident en 2009 de fonder un groupe (Pitch Black Mentality) afin de jouer leur propre répertoire. Le duo compose rapidement 9 titres de thrash metal mélodique, et se voient épaulé pour les circonstances de musiciens de studios, Rodrigues Garcia (basse) et Cristian Carrsco Lara (batterie). Dans la foulée, Tore Christer Storlid (chant et basse) vient rejoindre la formation puis en 2012, c'est au tour de Bjarte K Helland (batterie) d'intégrer le groupe.
"The Pitch Black Reality", premier album des norvégiens voit le jour en septembre 2013. L'opus a été enregistré et mixé aux Jailohuse Studios Tommy Hansen. Découvrons ce que nous réserve ces 9 titres éloignés de la tradition black metal scandinave.

Les hostilités débutent pied au plancher par "Carpe Demon", d'entrée la rythmique est énorme et puissante, les riffs saccadés et tranchants. La chant parcourt un registre assez large allant d'un timbre ténébreux à des passages aigus. Le ton étant donné, bienvenue dans le monde du thrash version bay area 80's. Autant dire que "The Pitch Black Reality", "Tool Of War" ou "The Throne" ne vont pas déroger à la règle, tout y est, rythmique galopante, breaks façon Anthrax, lignes vocales allant de Hetfield à Araya. Le groupe a parfaitement assimilé le travail de ses aînés. L'aventure se poursuit grâce à "Feed Your Suicide" et "Carve My Stone", tout en restant dans l'ambiance générale de l'album, les deux compositions sont les plus représentatives du groupe. Les guitaristes font un gros travail de la main droite puis s'expriment en harmonie durant les soli, le chant se rapproche par moment de Rob Halford, le duo basse / batterie "bastonne" à souhait. On notera au passage une intrusion dans le milieu prog et du cover band par le biais de "Truth Denied".

Cet essai n'a peut-être rien de novateur, mais Pitch Black Mentality reprend le flambeau des créateurs du thrash metal. Bien que les influences du groupe soient parfaitement identifiables, les quatre musiciens ont su les digérer sans procéder à un plagiat, ajoutant une part mélodique dans ses compositions. Le travail de production de Tommy Hansen est sans commentaires, parfait... L'activité derrière les fûts est énorme, présente et rapide. Les guitares assurent dynamisme et percussion. Tore Christer Storlid pratique un chant accrocheur, punkysant me faisant penser à Mike Muir selon les moments, ses lignes de basse restent discrètes mais très présentes à la fois. Il convient de voir si le groupe est en mesure de conserver cet engouement sur scène.

Encore un album à faire tourner en boucle.