CHRONIQUES ALBUMS

Alors que le projet est tout frais (créé en 2010) et grâce à l'outil qu'est internet pour diffuser sa musique, le combo San-Franciscain qu'est DEAFHEAVEN après seulement un concert et le recrutement d'un second guitariste, un bassiste et un batteur signe fin décembre 2010 avec un jeune label américain, Deathwish Inc. et sort dans la foulée un premier album "Roads to Judah" aux relents black metal / post rock. Après un split et un live sorti dans la foulée les voilà donc en toute logique qu'ils sortent leur second opus "Sunbather" sorti juste avant l'été.

Ce qui pourrait être l'originalité qui fait ce groupe c'est bel et bien ce mélange des genres entre le côté "extrême" du Black metal scandinave qui a fait ses belles heures dans les 90's entendant par là la voix écorchée, production non poussée et blast beat tout au long des morceaux (j'explique grossièrement), avec des riffs se rapprochant de ce qu'on entend habituellement dans les milieux "post-rock", dernières cordes et cases employées en aller-retour.
Et faut dire que le mélange prend bien car dès la première écoute, pour peu qu'on soit habitué au côté "extrême", on y retrouve les ingrédients d'un "post-black" bien ficelé et pensé.

Par contre contrairement à ce que laisse imaginer ce qui est écrit, le côté malsain ainsi que les codes vestimentaires sont mis de côté. Rien qu'à voir la pochette d'un rose bonbon magnifique ou le contenu des titres, on y ressent comme une légère positivité dans les morceaux et plus un aller vers la lumière plutôt que vers l'enfer...
Qui déplaîra pour sûr aux puristes du genre, mais qui devrait intéresser les plus aventureux en manque de réelle nouveauté. Car mettons de côté un moment les codes du black metal pour se laisser emporter par la musique de "Sunbather". Elle ne laissera pas indifférent grâce justement à ce côté post voire par moment Shoegaze, comme le font maintenant de plus en plus de jeunes groupes influencés par les mouvements musicaux extrêmes.

"Sunbather" s'étendant sur une heure, on tombe rarement dans l'ennui, car même si les morceaux affichent chacun plus de 10 minutes (si l'on excepte l'instrumentale "Irresistible") les accalmies proposées au piano sont de belles trouvailles quand ce n'est pas sur une ambiance plus "noisy" ("Please Remember").

Le seul point noir serait peut-être une lassitude au fur et à mesure des écoutes, qui pourraient ne pas être marqué sur un laps de temps longs et plusieurs écoutes. Mais il faut avouer que le travail et les idées sont là, et dépoussière quelque peu.

"Sunbather" est un album riche en émotions, qui déroute des habituels principes du Black metal pour proposer une expérience aussi enrichissante qu'intéressante. Avis aux amateurs de nouveauté.