DJEVEL
Besatt av maane og natt [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 45.05
Style : Black metal
  Infos :
  Contact label : http://www.aftermath-music.com/
  Contact groupe : http://www.facebook.com/djevelmakt?fref=ts
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 02 septembre 2013 , réalisée par Vyzhas
   
Ah la Norvège… qu’évoque ce pays ? Les fjords ou les vikings ? Pas vraiment pour nous metalheads ou plutôt black metalheads. En effet, la Norvège est LA nation par excellence du black metal où les doux noms d’Emperor, Mayhem, Darkthrone et consorts résonnent dans nos oreilles comme une douce mélopée. Cependant, bien que la Norvège soit le berceau du genre, beaucoup de jeunes groupes peinent à atteindre les sommets de leurs mythiques prédécesseurs, peut-être par manque d’originalité ou de personnalité quand bien même leurs albums sont souvent de bonnes factures. Djevel fait indéniablement parti de ces combos. Formé en 2009, Djevel (« Diable ») est le side-project des membres de pointures de la scène black metal norvégienne puisqu’il est composé entre autres du bassiste Mannevond (vocaliste de Koldbrann et ancien bassiste de Urgehal) ; Dirge Rep derrière les fûts qui officia notamment chez Enslaved ou Gorgoroth ou encore Erlend Hjelvik de Kvelertak qui occupe le poste de chanteur. Après un premier album passé relativement inaperçu mais prometteur pour la suite, Djevel remet le couvert avec son deuxième album « Besatt av Maane og Natt » (« Possédé par la Lune et la Nuit »).

Vous aurez maintenant compris que Djevel ne fait pas dans ce qu’il y a de plus original dans le style, on pourrait presque parler de nostalgie. En effet le groupe nous façonne un black metal traditionnel et efficace très ancré dans ses racines nordiques. Alors que leur premier album « Dodssanger » lorgnait vers des influences rappelant les riffs mélodiques et l’ambiance d’un Windir ou la froideur et la rapidité d’exécution d’un Taake, le deuxième album digère mieux toutes ses influences pour offrir un black metal très ciselé, ambiancé, froid, sombre aux riffs d’une violence épique dans la veine des réalisations du sieur Hoest (Taake). Tout le charme des années 90 remonte à la surface : l’artwork à la fois très sombre tout en gardant un côté calme et mystérieux est en parfaite adéquation avec le titre de l’album. La production est d’une clarté limpide mais possède tout de même ce grain rocailleux et braillard propres à la plupart des productions black norvégien. On distingue parfaitement chaque instrument (bien sûr la basse est légèrement en retrait mais les inconditionnels du genre n’y verront aucun inconvénient).
« Besatt av Maane og Natt » porte très bien son nom (« possédé par la Lune et la Nuit »). On se laisse envoûter par cette ambiance ténébreuse et mélancolique créée par la guitare, l’instrument central de l’album : les riffs très puissants et d’un froid aussi mordant que le blizzard mettent parfaitement en valeur le côté épique du disque. Le mixage très équilibré des autres instruments soutient à merveille les guitares en donnant une profondeur rythmique délectable. L’album est doté d’une écriture qui forme un tout homogène et cohérent. Mais le groupe s’autorise un interlude acoustique avec "Blant Fjell Og Falne dégageant" une ambiance nocturne et mélancolique s’intégrant magnifiquement aux autres morceaux de l’album. Comme je l’ai souligné plus haut, le groupe est fier de ses origines en atteste le chant en norvégien très puissant et criard ainsi que les thématiques païennes présente dans l’album ("Marefar").
Cependant, le seul « défaut » de ce disque, c’est ce côté passéiste. Djevel veut à tout prix faire revivre la flamboyance des années 90 en reprenant les recettes maintes fois utilisées dans le style. Djevel est certes ancré dans une certaine nostalgie, mais le groupe ne verse pas dans la copie impersonnelle et fadasse en proposant un travail d’écriture soigné et solide où les rythmes sont variés alternant passages blastés et des parties plus mid-tempos empreintes de lourdeur. Partant de ce postulat, Djevel sort donc très peu des carcans du genre, ce qui ne sera pas pour déplaire à certains amateurs plus orientés vers un black traditionnel sans fioritures.

En conclusion, le « supergroupe » Djevel prouve avec son deuxième album que la scène norvégienne regorge encore de multiples ressources. Orné d’une atmosphère obscure et froide mise en exergue par des riffs entêtants et épiques, le black metal de Djevel se réfère aux disques des leaders du « norsk black metal » (Taake en tête) et plaira aux puristes du genre. La musique de la formation nordique ne se range pas à proprement parlé du côté des productions ultra underground du « true norvegian black metal », grâce à une production subtile et presque « cristalline » qui donne à son propos un certain gage d’accessibilité pouvant attiser la curiosité voir séduire certains amateurs moins proches du metal extrême.
Cependant, malgré une maîtrise indéniable de son sujet, Djevel reste trop ancré dans le passé et encore légèrement trop proche de ses prédécesseurs. Le combo norvégien a cette volonté de ranimer la flamme norvégienne d’antan, il s’en sort très honorablement mais le risque avec un album comme « Besatt av Maane og Natt » tout comme l’album précédent est de tomber rapidement dans l’oubli et de ne susciter aucun intérêt de la part des amateurs avides d’une certaine plus-value d’originalité. Mais à l’heure où certains groupes expérimentent (pour le meilleur mais souvent pour le pire) de nouvelles choses dans leurs derniers albums (je ne citerai pas de nom), on se dit qu’un disque dans cette trempe fait quand même du bien…







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